Chaque jour, des milliers d’internautes tombent dans le piège des arnaques en ligne. Entre hameçonnage, ransomwares et usurpations d’identité, les victimes ont souvent du mal à savoir vers qui se tourner. C’est dans ce contexte que le ministère de l’Intérieur a déployé 17Cyber, un service en ligne opéré par la plateforme Cybermalveillance, qui propose un premier diagnostic et oriente les internautes vers les solutions les plus adaptées.
Un portail au croisement du 17 et de la cybersécurité
L’urgence a changé de visage. Autrefois synonyme de tapage nocturne ou de vol à la tire, elle se manifeste également aujourd’hui dans la notification d’une tentative de connexion suspecte ou l’e-mail d’une fausse administration réclamant des informations confidentielles. Pour y répondre, le ministère de l’Intérieur, en partenariat avec la police nationale, la gendarmerie nationale et la plateforme Cybermalveillance, a lancé 17Cyber. Conçu comme une extension numérique du 17 traditionnel, ce service entend s’imposer comme un « guichet unique de la cybersécurité » en accompagnant les victimes d’escroqueries en ligne.
Accessible en continu, la plateforme propose un diagnostic automatisé et oriente vers les démarches pertinentes. Certains sites partenaires, à l’image des mutuelles ou des marketplaces, commencent déjà à intégrer un accès direct à 17Cyber, facilitant ainsi le recours immédiat à une assistance.
Un parcours structuré pour identifier et contrer les menaces
Naviguer sur Internet est devenu un exercice à risque. Pour répondre aux situations les plus courantes, 17Cyber propose un questionnaire qui guide l’utilisateur à travers plusieurs étapes : identification du statut de la victime (particulier, entreprise, administration), nature du problème (hameçonnage, piratage de compte, virus…) et description de l’attaque subie.
À l’issue de ce parcours, la plateforme émet un diagnostic, identifiant la menace et proposant une série d’actions. Changer ses mots de passe, signaler un message frauduleux au 33700, contacter les autorités ou encore solliciter un prestataire en cybersécurité : chaque recommandation s’adapte à la situation de l’utilisateur. L’objectif est double : limiter l’impact immédiat d’une attaque et fournir des solutions pour renforcer la sécurité à long terme.
Une assistance humaine pour les menaces les plus critiques
L’initiative ne se limite pas à un diagnostic automatisé. Dans onze cas jugés particulièrement sensibles, les internautes ont accès à un tchat en temps réel avec un gendarme ou un policier spécialisé. Basés à Bordeaux et Rennes, ces agents sont disponibles 24h/24 et 7j/7 pour dispenser des conseils de première urgence et amorcer les démarches judiciaires si nécessaire. « Il s’agit d’agents spécialisés, qui ne font que ça. Lors d’une mise en relation, ils voient s’afficher les informations sur la menace de l’internaute, afin d’être les plus efficaces possible. 220 tchats ont été enregistrés depuis le lancement de cet outil, le 17 décembre », explique Jérôme Notin, directeur général de Cybermalveillance.
Ce dispositif marque une évolution notoire dans la manière dont les institutions traitent la cybercriminalité. Contrairement à des plateformes de signalement comme Pharos ou Thésée, qui reposent essentiellement sur la transmission d’informations, 17Cyber ambitionne de proposer une prise en charge plus réactive et personnalisée.
Entre sensibilisation et réaction rapide : quel avenir pour 17Cyber ?
L’initiative pose cependant une question essentielle : suffit-il d’un outil de diagnostic et d’orientation pour endiguer une menace en perpétuel renouvellement ? Si 17Cyber se positionne comme une réponse pragmatique aux cyberattaques les plus courantes, son efficacité repose sur la capacité des internautes à s’en emparer et sur une éventuelle montée en charge du dispositif. Dans un paysage numérique en mutation, reste à voir si ce service deviendra un réflexe, au même titre que le 17 l’est pour les urgences physiques.