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Vortex.io a reçu le prix de la meilleure start-up au dernier concours Les Inn’Ovations, organisé par la Région Occitanie. Elle développe une micro-station d’observation dédiée à la surveillance des cours d’eau et la prévention des inondations. Les données récoltées sont vendues sur une marketplace. Guillaume Valladeau, l’un de ses deux créateurs, nous présente en détails la jeune pousse.
Guillaume Valladeau , comment est né VorteX.io ?
Jean-Christophe Poisson et moi, nous avons travaillé pendant une quinzaine d’années pour une filiale du Cnes [1], l’agence spatiale française. Nous faisions, grâce à des données satellitaires, des études sur le niveau de l’océan et les conséquences du réchauffement climatique sur notre planète. Vers 2016-2017, nous avons eu l’idée d’exporter ce savoir-faire vers le domaine de l’hydrologie continentale. Nous avons monté un projet au sein de notre ancienne société qui a montré le potentiel du futur Vortex.io, qui est né en mai 2019. Et on a commencé à y travailler à plein temps en avril 2020, juste au début du premier confinement Covid.
Le projet a reçu le soutien d’organisations importantes comme le Cnes ?
C’est vrai que le Cnes à montré un soutien sans faille à notre projet. Nous travaillons aussi avec l’agence spatiale européenne, l’Esa, et puis, à la fin du mois de mars, on part aux États-Unis pour imaginer des collaborations franco-américaines sur notre thématique. Nous espérons travailler avec un maximum d’agences spatiales dans le monde. C’est plus facile de partir la fleur au fusil à 20 ans qu’à 40 ans ! On voulait démarrer Vortex.io en ayant un soutien stratégique et financier fort.
Allez-vous vous lancer dans une levée de fonds ?
En 2021, nous avons suivi un programme d’accélération appelé SpaceFounders, dont la vocation était de nous amener vers notre première levée de fonds, qui devrait arriver vers la fin du premier semestre 2022.
Où en est votre solution d’un point de vue technique ?
Notre projet, c’est celui d’hybrider la connectivité à bord de notre micro station Vortex. Aujourd’hui, nous vendons de la donnée en temps réel transmise par 4G. Mais on sait que, lorsqu’il y a une inondation, il y a toutes les raisons pour que la 4G ne fonctionne pas. Il nous faut un système de redondance. Lorsque le réseau GSM ne fonctionne pas, il faut passer par l’IoT (Internet des objets). Nous avons choisi une solution locale, celle de Kinéis. La micro-station Vortex est opérationnelle depuis mi-2020. La solution d’hybridation ne verra le jour, quant à elle, que lorsque la constellation Kinéis sera lancée début 2023.
En attendant, nous concentrerons nos efforts sur le déploiement à grande échelle de nos capteurs sur Terre, dont nous avons besoin pour que notre solution fonctionne. Nous commençons par la France. Nous travaillons avec toutes les associations et les entités françaises qui ont un intérêt, de près ou de loin, pour le risque inondation et la gestion des ressources en eau. Cette année, nous déploierons entre 500 et 1000 capteurs. L’an prochain, 2000.
Qui sont les clients intéressés par vos données ?
Ils viennent de divers domaines. Nous avons bien entendu les agences spatiales, mais aussi les industries et les infrastructures de l’énergie et des clients plus institutionnels (agence de l’eau, syndicat du bassin). In fine, le citoyen lambda qui a besoin d’informations parce qu’il habite près d’un cours d’eau et qu’il veut être prévenu en cas d’inondation. Nous sommes sur un marché BtoB [2] mais, à terme, nous allons nous orienter aussi vers le BtoC [3].
Avez-vous déjà commencé à dégager un chiffre d’affaires ?
En 2020, nous avions un chiffre d’affaires de 250.000 euros. Cette année, nous envisageons qu’il soit de l’ordre de 500.000 euros.
Propos recueillis par Matthias Hardoy
Sur la photo : Guillaume Valladeau et Jean-Christophe Poisson, les deux fondateurs de Vortex.io. Crédit : Vortex.io.
Notes
[1] CLS, fournisseur de services satellitaires d’observation et de surveillance de la Terre.
[2] Activité commerciale à destination des entreprises.
[3] Activité commerciale à destination des consommateurs.