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Voiture, taxi volant, avion : les véhicules autonomes, avec l’aide de l’intelligence artificielle, sont sur des rails. Est-ce le début d’une véritable transformation de la mobilité ? À quelle échéance et avec quelles conséquences ? Éléments de réponse.
Une voiture sans conducteur relève-t-elle encore de la science-fiction ? Le taxi volant tient-il encore du rêve ? Dans les années 2000, les véhicules électriques et les drones n’existaient qu’au cinéma et dans l’imagination de quelques équipes de R&D. Une génération plus tard, non seulement ces véhicules sont devenus réalité, mais leur mise en service est envisagée. À l’horizon 2030, 20 % des engins motorisés vont devenir autonomes. C’est du moins ce qu’affirme le cabinet Oliver Wyman dans son étude « Autonomie : une révolution en marche », publiée en 2018. Ce même cabinet de conseil en stratégie avance un autre chiffre : d’ici une dizaine d’années le marché des véhicules terrestres autonomes représentera 460 milliards d’euros.
« L’enjeu est gigantesque pour les constructeurs et les équipementiers » , assure l’étude, qui précise que le segment le plus « visible » du grand public est celui des drones. C’est d’ailleurs sur ce secteur que s’est invitée il y a quelques semaines Innov’Atm, fondée à Cugnaux en 2014. La société vient de lever 1 million d’euros auprès du groupe Aéroports de Paris (ADP) et du fonds d’amorçage Irdinov pour tester et commercialiser sa solution qui repère, détecte et neutralise les drones sur des sites dits sensibles, comme les aéroports. Pour atteindre son objectif, elle utilise des capteurs de radiofréquence, des caméras, des radars et un algorithme d’apprentissage automatique. « L’IA est notre valeur ajoutée », explique Stéphane Bascobert, co-fondateur d’Innov’Atm. « Pour nous différencier des grands groupes tels que Thalès, on fournit des algorithmes et des conseils d’aide à la décision. » La stratégie de cette structure, qui s’appuie sur une petite équipe de seize salariés, repose sur sa flexibilité. Mais pas seulement. « Question prix, nous sommes compétitifs », précise Stéphane Bascobert.
L’IA pour décharger le pilote de tâches
Autre secteur aux belles promesses d’avenir : celui des aéronefs sans pilote qui pourrait atteindre 100 milliards d’euros dès 2030, toujours selon l’étude. « Les récentes avancées en électronique et en intelligence artificielle, tirées notamment du marché de la voiture autonome, ouvrent des perspectives pour l’aéronautique », affirme pour sa part Airbus, qui confirme que son CityAirbus, une sorte de drone géant, qui décollera et atterrira à la verticale, effectuera son premier test à la fin de l’année.
L’avionneur européen « repense » aussi le cockpit de l’avion et les systèmes qui y sont intégrés. « Notre stratégie est le facteur humain, notre axe est l’amélioration de la sécurité des pilotes. Ces derniers doivent être déchargés de certaines tâches avec l’aide de l’IA », précise Guillaume Alleon, directeur data science chez Airbus. Dans les cartons, le projet Air Trafic Control, pensé pour faciliter la compréhension des messages entre le pilote et la tour de contrôle durant la phase finale d’atterrissage. « Les dialogues sont en anglais mais il existe de forts accents régionaux. En raison d’une plus grande concentration de la part du pilote pour comprendre ce qui est dit, cela augmente sa charge de travail. Nous évaluons plusieurs technologies qui retranscrivent ces messages sous la forme d’un texte écrit », poursuit-il, sans donner de date concernant la mise sur le marché. « Nous sommes aux prémices, mais nous avançons vite. » D’autant que l’application de cette solution doit être soumise impérativement à une certification par les autorités aériennes.
Audrey Sommazi, Touléco