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Depuis 2016, la startup Airmob fournit des solutions Internet et de téléphonie aux entreprises. Boostée notamment par le recours massif au télétravail, l’entreprise va bien et son directeur Arnaud Lecoeur se montre plutôt optimiste pour l’avenir.
Arnaud Lecoeur s’est lancé dans le monde du travail en 1996, au moment où la téléphone mobile de deuxième génération et Internet commençaient à se démocratiser et occupaient les esprits. Le polytechnicien avait trouvé une voie à explorer. Une formation complémentaire en télécoms en poche, il est embauché comme chef de projet dans le groupe France Télécom. Il rejoindra ensuite d’autres entreprises du secteur : Neuf Cegetel, B3G, Outre-Mer Télécom puis SFR.
Une startup qui décolle vite
En 2016, Arnaud Lecoeur, après vingt ans de vie professionnelle, s’offre un nouveau challenge. Il quitte son poste de directeur commercial chez SFR et crée sa startup Airmob. À la fin des années 2010, certaines entreprises ont encore du mal à avoir accès à Internet, la jeune pousse leur propose d’y remédier. Avec son routeur 4G, les sociétés situées dans des zones sans fibre optique ou avec une mauvaise couverture mobile peuvent avoir accès rapidement et facilement à Internet. Le chiffre d’affaires d’Airmob monte vite en puissance : « Il y avait un réel besoin. Et puis on s’est démarqué grâce à la livraison rapide en J+1 et notre dépannage efficace. La première année, notre chiffre d’affaires était de 350.000 euros, de 900.000 la deuxième, de 2 millions en 2019 et devrait atteindre les 3 millions en 2020 », affirme le chef d’entreprise. La startup est passé de deux à une vingtaine de collaborateurs en quatre ans.
Un électrochoc qui favorise le télétravail
La crise économique n’a pas touché Airmob, bien au contraire. « La situation sanitaire a renforcé le travail à distance. Or, nos routeurs peuvent être déployés aisément et de façon sécurisée pour le télétravail. La crise a été un électrochoc pour le entreprises vis-à-vis du numérique. Nous accompagnons cette bascule, ce mouvement vers le télétravail dans les petites comme dans les grandes entreprises. Moi même, au départ, je n’étais pas très convaincu, je pensais que cette façon de fonctionner n’était pas pour nous. À partir du 16 mars, nous avons pourtant travaillé de cette façon sans problème. Aujourd’hui, je défends le télétravail auprès de nos clients en connaissance de cause », explique Arnaud Lecoeur.
En début d’année, Airmob a racheté l’agence de développement web 3WCcom : « Nous sommes toujours dans cette idée de soutien à certaines entreprises éloignées du numérique. Aujourd’hui, un site web vitrine ne suffit plus. Nous essayons de faire monter en gamme nos clients. Avec la crise sanitaire, certaines entreprises ont été obligées de se mettre au commerce en ligne. Elles ont besoin d’aide, de conseils », commente le directeur général d’Airmob.
Position mesurée sur la 5G
2020, année décidément intense, est aussi celle de l’arrivée dans la 5G de la startup. Que penser d’ailleurs du débat très animé sur la question ? Arnaud Lecoeur, avec pondération, sépare usages professionnel et privé : « Pour le professionnel, la 5G est un accélérateur. Ça serait vraiment dommage de ne pas l’utiliser. La 4G permet à une entreprise de dix personnes de travailler alors que la 5G pourra être utilisé par des sociétés de cinquante à cent personnes. Mais je comprends que l’utilisation privée suscite un débat. Entre la 4 et 5G , il n’y aura pas de vraie différence pour les consommateurs. Et puis, il y a surtout la question sanitaire. Pour la 5G qu’on va utiliser pour les pros, on va chercher des bandes de fréquences très proches de la 4G actuelle. Nous l’avons testée dans le labo de Orange. Il n’y a donc pas plus de risques qu’aujourd’hui. Le danger potentiel est dans la 5G qui utilise des bandes de fréquences très éloignées. C’est ce que font déjà certains pays comme le Royaume-Uni. L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) a été saisie pour faire des tests. On a raison d’y aller avec prudence », analyse Arnaud Lecoeur.
Optimisme prudent
Dans les mois qui viennent, l’entreprise va continuer son développement en embauchant de nouveaux collaborateurs. L’enjeu, désormais, est de se positionner davantage dans l’internet des objets. Dans la télésurveillance et dans l’affichage dynamique, notamment. Arnaud Lecoeur se dit « optimiste » pour l’avenir même s’il craint un « effet rebond » de la crise pour ses clients « quand les entreprises sentiront moins l’effet des aides reçues de l’État ». Ce qui le rassure un peu, « c’est la certitude d’accompagner des changements en germe depuis longtemps ». Sur la voie du mobile et du numérique, fort possible qu’il y ait de quoi faire pendant au moins vingt ans encore.
Matthias Hardoy, Touléco
Sur la photo : Arnaud Lecoeur, le directeur d’Airmob. Crédits : Rémy Gabalda- ToulÉco.