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À l’occasion de ses vœux à la presse, Alain Di Crescenzo, le président de la CCI Occitanie dresse le bilan économique 2020 d’une année dure, notamment pour le secteur aéronautique. Il donne également son point de vue sur les défis actuels liés à la crise économique et sanitaire.
Alain Di Crescenzo, le président de la CCI Occitanie, rappelle d’abord par quelques chiffres le choc qu’a constitué cette année de crise sanitaire pour le secteur aérien régional. Le trafic a diminué de 60%, ce qui a conduit à une baisse de la demande et de la production dans le domaine aéronautique de l’ordre de 40 à 50%. La région Occitanie, où le secteur pèse très lourd, a ainsi enregistré 4200 suppression de postes. Selon le président de la CCI, « l’aéronautique ne devrait en 2021 réaliser qu’un tiers de son activité ». Le reste de l’économie a lui aussi été fortement touché puisque 22.000 emplois au total on été détruits l’an passé. Le taux de chômage au dernier trimestre atteint les 10,5% (contre 10,1% en 2019), un chiffre plus élevé que la moyenne nationale (9%).
Face à la crise, la CCI d’Occitanie et son équivalent toulousain ont été « les premiers interlocuteurs des entreprises ». Missionnées par l’État pour renseigner les entrepreneurs sur les plans de relances et les diverses aides locales ou nationales existantes, les chambres de commerce et d’industrie ont aussi été « un important soutien psychologique pour beaucoup de chefs d’entreprises », note Alain Di Crescenzo. L’État, qui souhaitait avant crise couper dans le budget des chambres consulaires, y a d’ailleurs renoncé face au rôle prépondérant que celles-ci jouent actuellement. « Le budget des CCI a été augmenté de 100 millions d’euros durant la crise. Il sera stable en 2021 et devrait diminuer de 50 millions en 2022. Avant la crise, il devait baisser de 100 millions d’euros », souligne le président de la CCI d’Occitanie.
Annulation de dettes et relance
Alain Di Crescenzo a aussi donné son point de vue sur l’évolution la plus récente de la crise sanitaire actuelle : « Il faut éviter à tout prix un reconfinement généralisé qui aurait des conséquences très dures sur les entreprises et l’économie. » Autre sujet d’inquiétude, l’augmentation des dettes due à la hausse des dépenses publiques. « La facture de la dette ne doit pas être trop salée pour les générations futures. La question de la mutualisation, voire de l’annulation de la dette de certains pays doit se poser. » Concernant les PGE, il souhaite que leur remboursement soit plus étalée dans le temps, notamment « pour la filière aéronautique, qui mettra plusieurs années à se relever ».
Plus globalement, le président de la CCI estime qu’avec la crise sanitaire qui se poursuit, « ce n’est pas le moment pour l’État d’arrêter le soutien aux entreprises car sinon l’argent versé en 2020 ne servira à rien ». Seule cette aide active aux entrepreneurs permettra « une vraie relance en 2022-2023 ».
Matthias Hardoy
Sur la photo : Alain Di Crescenzo, le président de la CCI Occitanie. Crédits : CCIO.