Conjoncture. En 2023, la CCI de Toulouse Haute-Garonne anticipe un ralentissement de l’activité

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ToulÉco

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Dans sa dernière enquête de conjoncture auprès des entrepreneurs, la CCI de Toulouse Haute-Garonne estime, après une bonne année 2022 sur le plan économique, que la croissance devrait ralentir en 2023. Une reprise importante est cependant espérée pour 2024-2025.

C’est l’une de ses dernières interventions en tant que directeur régional de la Banque de France. Stéphane Latouche est venu dire quelques mots de la situation économique actuelle, en préambule de la présentation de la dernière enquête de conjoncture réalisée avec la CCI Toulouse Haute-Garonne [1] : « L’inflation, qui a dépassé les 7 %, devrait commencer à décroître à partir du milieu de l’année. À la fin 2024, elle devrait être à 2 %. Plus globalement, 2023 va être une année de ralentissement de la croissance économique. La véritable reprise sera pour 2024-2025 », analyse le directeur régional.

Place ensuite aux résultats de l’enquête de la Chambre de commerce et d’industrie de Toulouse. « Ceux-ci révèlent la résilience de l’économie régionale après la crise sanitaire », estime son président Patrick Piedrafita. Le chiffre d’affaires des entreprises de Haute-Garonne a connu en une hausse importante (+9,9 %) l’an dernier, bien supérieure aux prévisions de début d’année (+5.9 %). En 2021, la hausse était moindre (+7,3 %) après une chute en 2020 (-15,7 %) à cause d’un grand choc nommé Covid [2]. En 2023, la croissance des entreprises haut-garonnaises « devrait ralentir » autour des 5 %.

Dans le même temps, les effectifs salariés devraient poursuivre leur évolution favorable, avec une hausse prévue de 4,1 % en 2023, après une croissance de 3,3 % l’an dernier. 2022 a d’ailleurs marqué, après deux années délicates, un retour aux emplois salariés d’avant-crise, à l’exception du secteur de l’industrie.

Une croissance ralentie attendue dans tous les secteurs

En effet, si la tendance globale est positive, des disparités existent en fonction des secteurs. Dans l’hôtellerie-restauration, la reprise a été forte en 2022 (+38 %) après deux années très difficiles marquées par les fermetures. Les résultats sont toutefois toujours en deçà des chiffres de 2019 (-14,2 %). Les effectifs salariés sont en augmentation en un an (+6,6 %), une performance là encore pas au niveau de l’avant-Covid (-4,2 % par rapport à 2019). En 2023, le chiffre d’affaires du secteur devrait progresser de 8,2 % et les effectifs de 1,2 %.

Du côté de l’aéronautique, la reprise a été importante (+12,1 % pour le chiffre d’affaires des entreprises) avec des effectifs salariés également en augmentation (+2,3 %). Une croissance qui laisse toutefois les professionnels du secteur avec une activité bien inférieure à l’avant crise sanitaire (-21 %). Cette année, les chefs d’entreprises interrogés prévoient une hausse de 9,9 % cède leur chiffre d’affaires et de 5,9 % des effectifs.

Enfin, pour l’immobilier et le BTP, les entreprises ont enregistré une hausse du chiffre d’affaires de 4,5 % en 2022. Cette année, elles tablent sur une croissance de 2,4 %. Pour les effectifs de ce secteur, l’augmentation a été assez faible (+0,8 % par rapport à 2021), mais un mieux est attendu (+2 %) en 2023. « Ces résultats montrent qu’après la résilience, on va sûrement assister à un ralentissement. En espérant la reprise pour 2024 », résume Patrick Piedrafita.

Par la suite interrogé sur la mise en place de la ZFE à Toulouse, le président de la CCI a reconnu qu’il s’agissait pour lui « d’un point d’inquiétude ». « La CCI de Toulouse a mis en place un groupe de travail pour faire émerger des propositions afin de rendre les zones à faibles émissions plus acceptables par tous », indique la figure de proue de la chambre consulaire.
Matthias Hardoy

Sur la photo : La façade de la CCI de Toulouse Haute-Garonne, rue d’Alsace-Lorraine à Toulouse.
Crédits : Rémy Gabalda – ToulÉco.

Notes

[1] Menée dans le département auprès de 1908 entreprises de tous secteurs (Industrie, Services, Commerce, BTP) qui représentent 87.000 salariés.

[2] On se rapproche des résultats de l’avant-crise sanitaire avec un chiffre d’affaires moyen inférieur de seulement 1,4 % par rapport à 2019.