IA. Le montpelliérain Reeflect veut permettre aux sourds « d’entendre avec leurs yeux »

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ToulÉco

Présente au grand salon parisien de l’innovation Vivatech, Reeflect propose une solution qui permet aux personnes sourdes et malentendantes de pouvoir détecter les sons importants du quotidien. La jeune pousse de Montpellier met en lumière une utilisation de l’intelligence artificielle au service de l’humain.

Il présente sa start-up avec conviction et enthousiasme. Anthony Denux a lancé Reeflect en 2024. Cette jeune pousse montpelliéraine propose une solution qui vient en aide aux personnes sourdes et malentendantes. « Mes deux parents sont sourds et c’est en discutant avec eux longuement durant la période Covid qu’est né Reeflect. Un problème important pour eux était de ne pas pouvoir entendre les sons du quotidien (sonneries, bruits d’eau, cris, chutes, etc.). J’ai voulu répondre à cette difficulté », résume l’ingénieur informatique de formation.

Sa solution se base sur une série de capteurs reliés à une box et gérés par une application. Le tout fonctionne grâce à une intelligence artificielle qui a appris à reconnaître les différents bruits que l’on entend dans une maisonnée. « L’idée est de transformer les bruits domestiques importants en alertes lumineuses et vibratoires sur un smartphone ou sur une montre connectée. C’est un peut entendre avec ses yeux », image le jeune entrepreneur.

La solution est en test dans plusieurs familles mais aussi au sein de quelques entreprises. « C’est un outil d’inclusivité qui peut être utilisé dans le monde du travail pour accueillir au mieux les personnes sourdes et malentendantes », estime Anthony Denux. Pour cette utilisation professionnelle de Reeflect, le dirigeant privilégie un système de location. « Cela évite au matériel de dormir dans un carton lorsqu’il n’y a plus de personnes sourdes dans l’entreprise. Pour l’utilisation dans un cadre familial, on est plus pour le moment sur de l’achat. Le pack complet sera entre 1000 et 1400 euros avec un abonnement mensuel pour les mises à jour et le service après-vente. Cela peut paraître une somme non négligeable mais c’est un outil qui est fait pour accompagner au quotidien et dans la durée », considère l’entrepreneur.

Du Bic de Montpellier à Vivatech

La start-up composée de cinq personnes est actuellement soutenue et logée au Bic de Montpellier, incubateur majeur de la zone montpelliéraine. La jeune pousse est en pleine levée de fonds et vise un million d’euros.

En attendant, Anthony Denux est revenu de Vivatech, la grande-messe parisienne dédiée à l’innovation qui se déroulait Porte de Versailles du 11 au 14 juin, avec le sourire. « Nous avons rencontré plein de personnes super enthousiastes, pris de nombreux contacts précieux. Mais ce qui m’a aussi beaucoup plu, c’est que j’ai pu dialoguer avec des pairs innovateurs qui partagent la même vision de l’intelligence artificielle. L’IA n’est pas qu’un outil qui peut supprimer des emplois, elle peut se mettre au service de l’humain et être dans l’accompagnement, l’attention à l’autre. Il n’y a pas que les IA génératives, le spectre de l’intelligence artificielle est bien plus large que ce que l’on a d’abord en tête », affirme le fondateur de Reeflect. La solution pour les particuliers devrait être disponible dès septembre prochain.
Matthias Hardoy

Sur la photo : Anthony Denux, le fondateur de Reeflect a reçu plusieurs prix pour sa start-up dont celui de BFM Académie. Crédit : Reeflect.