La technologie chamboule tout, même les salles de cours. Le groupe IONIS Education Group dégaine un centre dédié à l’intelligence artificielle pour révolutionner la pédagogie, avec une promesse : un enseignement qui colle enfin aux élèves. Lancé en 2024, ce projet puise dans 45 ans de données et s’appuie sur des pointures pour secouer l’éducation.
IONIS voit les choses en grand. Avec 27 écoles – de l’ingénierie au design – et 35 000 étudiants, le groupe entend ouvrir la voie. Le centre, né au printemps 2024, veut exploiter l’IA générative pour tailler des outils sur mesure : évaluation en temps réel, tuteurs virtuels, apprentissage inclusif. Marc Sellam, fondateur en 1980, la joue cash : « C’est dans notre ADN depuis le départ. » Quatre décennies de projets pédagogiques leur ont laissé un trésor de données, et ils comptent bien en tirer le maximum.
Des alliés costauds et des tests concrets
Le casting est solide. Sorbonne Université et l’IRIT de Toulouse envoient leurs experts en IA et apprentissage numérique. Microsoft, via Azure AI Foundry, met son cloud et ses solutions sur la table. Thomas Coustenoble, boss éducation chez Microsoft France, jubile : « On est fiers de bosser avec IONIS sur ce centre d’excellence. » Sur le terrain, ça bouge déjà : à EPITA, deux services Batch notent et coachent les élèves en direct depuis janvier 2025. À Epitech, quatre outils – dont un débuggeur de code et un assistant d’exercices – sont en test. Le groupe jure transparence et respect des données, éthique oblige.
Un pari ambitieux, mais pas sans risques
L’ambition est claire : personnaliser l’éducation et la rendre plus efficace. Mais entre les algorithmes qui turbinent et les profs qui s’adaptent, le pari est risqué. Si l’IA peut jouer les profs infatigables, qui garantit qu’elle ne noiera pas les élèves sous des retours automatisés ? IONIS a les moyens et les cerveaux, mais la vraie leçon se jouera dans les classes.