Kinéis, pionnière de la connectivité spatiale pour l’Internet des objets (IoT), vient de nommer Laurence Delpy comme CEO. À quelques semaines du lancement commercial de ses services, prévu pour le 1er juin, cette nomination sonne comme un signal : Kinéis veut accélérer, et vite. Avec une constellation de satellites déjà en orbite et une ambition de connecter 2 millions d’objets à l’horizon 2026, l’heure est au passage à l’échelle.
Laurence Delpy n’arrive pas les mains vides. Son CV, un véritable tour du monde des télécoms et du spatial, parle pour elle. D’Eutelsat, où elle présidait la branche vidéo, à Nokia, où elle pilotait le déploiement des réseaux mobiles en Asie, elle a forgé son expertise dans des environnements où la précision et l’adaptabilité sont des monnaies d’échange. L’Asie, en particulier, lui a appris à naviguer dans des marchés complexes, multiculturels, où chaque décision peut redessiner la carte. Pour Kinéis, qui rêve de devenir la référence mondiale de l’IoT par satellite, ce profil est une aubaine.
« Je suis très heureuse de rejoindre Kinéis à un moment aussi stratégique de son développement », déclare-t-elle, avec l’enthousiasme d’une capitaine prête à hisser les voiles. « Le déploiement des derniers satellites marque une étape clé : il ouvre la voie à une nouvelle dynamique commerciale. » Derrière ces mots, on devine une énergie contenue, celle d’une dirigeante qui sait que les prochains mois seront décisifs.
Une constellation pour connecter le monde
Kinéis, pour ceux qui auraient manqué le début de l’histoire, n’est pas une start-up lambda. C’est le premier opérateur européen à déployer une constellation de satellites dédiée à l’IoT. Traduction : des capteurs dans des zones reculées – déserts, océans, forêts – peuvent désormais envoyer des données en temps réel, qu’il s’agisse de surveiller des pipelines, de suivre des troupeaux ou de prévenir des catastrophes naturelles. Une prouesse technologique, mais surtout un pari économique. L’entreprise vise la rentabilité d’ici fin 2025 et un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros dès 2026.
Le timing est serré, mais les fondations sont solides. Les satellites sont en place, les équipes affûtées, et le marché de l’IoT, en pleine explosion, ne demande qu’à être conquis. Christophe Vassal, président du conseil de surveillance, ne cache pas son optimisme : « Laurence a toute notre confiance pour exploiter pleinement la capacité de notre réseau et atteindre notre ambition de connecter 2 millions d’objets. » Une ambition qui, vue d’ici, ressemble moins à un rêve qu’à un plan de bataille.
Des capteurs au service du réel
Pour comprendre ce que Kinéis prépare, prenons un exemple concret. Imaginez un éleveur en Patagonie, dont les troupeaux parcourent des plaines infinies. Grâce à un capteur connecté par Kinéis, il peut suivre leurs déplacements, recevoir des alertes en cas d’anomalie, et même optimiser ses ressources. Pas de Wi-Fi, pas de 5G, juste un signal satellite qui traverse les nuages. Ce genre d’application, multiplié par des millions, est le moteur de Kinéis. De la logistique à l’environnement, en passant par l’agriculture, les cas d’usage sont aussi vastes que les territoires que ces satellites survolent.