Cinq ans après le grand arrêt de mars 2020, les cadres ont planté leur drapeau là où personne ne les attendait : chez eux. L’Apec, dans une étude sortie le 11 mars 2025, met les choses à plat : 82 % des télétravailleurs du privé ne rendraient pas leur bout de terrain sans grogner. Deux tiers s’évadent un jour par semaine, parfois plus, loin des bureaux.
Les nombres ne mentent pas, et l’Apec sait les faire parler : 66 % des cadres télétravaillent régulièrement, quatre points de plus qu’en 2021. Les managers suivent à 95 %, et dans les grandes boîtes, on tape les 75 % – 79 % en Île-de-France. Les recruteurs, eux, ont compris : 70 % des ETI et gros groupes savent que sans télétravail, les talents filent ailleurs – ils n’étaient que 43 % à le dire en 2021. Les cadres posent leurs termes : 67 % rechigneraient si leurs jours fondaient, 82 % si tout s’arrêtait, et la moitié lorgne déjà la porte.
La confiance comme boussole
En cinq ans, les lignes ont bougé. 91 % des cadres disent que leurs chefs ne jouent plus les gendarmes, qu’ils soient sur place ou à distance. Ils trient leurs tâches comme on trie du grain : 75 % calent leurs jours télétravaillés sur le boulot, et 41 % le font presque toujours – onze points de plus qu’en 2023.
Un pari qui tient, jusqu’à quand ?
Le télétravail s’est bâti une tanière, et l’Apec le sait : 2,5 millions d’offres sur apec.fr en 2024, beaucoup taillées pour des profils qui ne veulent plus pointer à l’aube. Les entreprises suivent, pas toujours de gaieté de cœur, mais elles suivent.