Un nanosatellite montpelliérain pour traquer les déchets plastiques en Méditerranée

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ToulÉco

Le centre spatial universitaire de Montpellier prévoit de lancer, en 2027, un nanosatellite dédié à la détection et à la valorisation des déchets plastiques en Méditerranée dans le cadre du projet Desdémone. Portée par la Fondation Van Allen, une campagne de levée de fonds vise à réunir entre 5 et 7 millions d’euros pour son développement.

Le spatial au service de la détection et de la valorisation des déchets en mer Méditerranée : voilà la mission du programme d’innovation Desdemone («  Détection par satellite des déchets plastiques en mer Méditerranée   »). Le centre spatial de l’université de Montpellier (Csum), à l’origine de ce projet, compte envoyer, à horizon fin 2027, un nanosatellite en orbite. Le but : aider à la détection de déchets flottants afin qu’ils ne coulent pas et ne soient pas rejetés sur le rivage, en zones côtières de Méditerranée. Ainsi, la trentaine d’ingénieurs qui travaille au sein du Csum espère pouvoir exploiter ses premières données en fin d’année 2028.

Cette solution se veut plus vertueuse pour l’environnement que les moyens classiques employés, avec des bateaux de pêche ou des avions. Elle permet de flécher rapidement et efficacement de grosses masses de plastique. « Dans la mer Méditerranée, on retrouve du plastique partout. Il s’accumule dans les rivières. En période de crues et d’épisodes cévenols, ces déchets sont soulevés et se déversent dans la Méditerranée », détaille Isabelle Lagracie, directrice Développement et mécénat pour la Fondation Van Allen (FVA).

5 à 7 millions d’euros nécessaires

Plusieurs partenaires techniques sont impliqués dans le projet : le laboratoire Cefrem de l’Université de Perpignan et du CNRS ou encore l’entreprise Geomatys (Montpellier), spécialisée dans le calcul et le traitement des données complexes. Des liens existent aussi avec l’Université de Grenoble, experte en charge utile.

Pour financer un tel projet, la Fondation Van Allen compte lancer une campagne de levée de fonds visant à collecter entre 5 et 7 millions d’euros, étendue sur 4 ans. À noter qu’ArianeGroup et le Groupe Nicollin font partie des « grands mécènes » de la fondation. Ce dernier, également propriétaire du MHSC, club de football de Montpellier, interviendra sur la gestion et la valorisation de déchets. Cependant, plusieurs étapes restent à franchir : le nanosatellite doit être équipé d’une caméra hyperspectrale servant à identifier les plastiques. L’eau de la mer renvoie les rayons infrarouges du soleil comme un miroir, alors que les déchets les absorbent.

Au total, ce sont cinquante mécènes qui soutiennent la fondation, présidée par l’ex-ministre des Transports Jean-Claude Gayssot et qui finance annuellement 40 % du budget du Csum. La Fondation Van Allen a déjà versé 100.000 euros pour lancer ce projet depuis 2021. À ce jour, dix nanosatellites sont déjà en orbite. Dernier exemple en date : Robusta-3A a décollé en juillet dernier depuis Kourou (Guyane) à bord d’Ariane 6. Ce satellite doit servir à mieux prévenir les épisodes méditerranéens.
Jules Mestre

Sur la photo : Déjà financé par la Fondation Van Allen, le nanosatellite Robusta-3A a été lancé en juillet dernier afin de mieux prévenir les épisodes méditerranéens. Crédit : DR.