WeMet lève 1 million d’euros pour industrialiser sa carte d’identité connectée

Depuis Toulouse, une start-up s’attaque à un totem de la vie professionnelle : la carte de visite. Objet fétiche des salons, oublié au fond des poches, rarement à jour, souvent jeté. Le genre de relique qu’on continue à imprimer par réflexe, sans trop savoir pourquoi. WeMet a décidé d’en finir. Ou plutôt, de transformer ce vieux bout de carton en support connecté, évolutif et recyclable. Rien que ça.

À sa tête, un duo : Samuel et Hannah Dassa. En 2021, ils lancent depuis les locaux du Starter by La Mêlée leur entreprise sur une intuition simple : la carte papier ne suit plus la cadence. Les gestes sont devenus sans contact, les équipes mobiles, les identités numériques multiples, et les préoccupations écologiques un peu plus qu’un sujet de conférence. Alors ils conçoivent une « smart card » : un objet physique, mais doté d’une puce NFC, qui permet en un geste de transmettre ses coordonnées, son LinkedIn, son agenda ou ses documents. Le tout sans appli, sans friction, et sans avoir à fouiller dans ses mails pour retrouver un QR code.

Un million d’euros pour sortir du prototype

Quatre ans plus tard, la startup boucle une levée de fonds d’un million d’euros. Dix-neuf business angels suivent le mouvement, parmi lesquels des experts en cybersécurité et en stratégie d’entreprise. L’enjeu ? Industrialiser la production, étoffer la R&D, et faire connaître WeMet au-delà des early adopters.

L’entreprise affiche 1,5 million d’euros de chiffre d’affaires en 2024, en hausse de 80 % sur un an, avec plus de 150 000 utilisateurs répartis dans 33 pays. Des chiffres qui suffisent à convaincre. « Nous avons d’abord convaincu nos clients, puis nos investisseurs », résume Samuel Dassa, sans emphase.

Une carte qui fait plus que dire bonjour

Concrètement, WeMet ne vend pas une carte gadget. Plutôt une clé d’identité professionnelle : connectée à une plateforme, elle permet de gérer ses infos à distance, de partager du contenu à la volée, de récolter les coordonnées des personnes croisées (avec leur consentement), et de les intégrer directement dans le CRM de l’entreprise. Bonus : les cartes existent aussi en version 100 % digitale, compatibles avec Apple et Google Wallet.

Côté clients, quelques noms bien rangés dans les classeurs : Accor, SNCF, Veolia, Eiffage… et Pierre Fabre, premier à avoir tenté l’expérience. Dans les services RH, les équipes commerciales ou les salons B2B, l’outil commence à faire son trou.

Fabriqué à Toulouse, recyclé, sécurisé

L’autre promesse, c’est celle d’un objet conçu pour durer. Fabriqué à Toulouse, en PVC recyclé ou en bois upcyclé, avec des encres à faible impact. Une carte unique pour des centaines d’usages, histoire de ne pas imprimer 500 exemplaires à chaque changement de poste.

Sur la sécurité, WeMet joue la carte de la conformité : RGPD validé, labellisation ISO 27001 en cours, et collaboration avec des experts pour garantir la confidentialité des données échangées. Rien d’exotique, mais de quoi rassurer les directions informatiques les plus prudentes.

Une feuille de route sans paillettes, mais avec des chiffres

Pour la suite, la start-up vise l’Europe, à commencer par les pays sensibles aux questions de sobriété numérique et de gestion des données. Objectif 2027 : 70 000 entreprises clientes (contre 30 000 aujourd’hui) et un chiffre d’affaires multiplié par dix d’ici 2028.

Sur la photo: Samuel et Hannah Dassa, fondateurs de WeMet. (DR)