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Insiteo propose depuis plus de dix ans une plateforme innovante à base de cartographies et de géolocalisation. D’abord destinée à se répérer dans les grands bâtiments recevant du public, elle est désormais utilisée par des grandes entreprises. Arnaud Masson, son président, évoque l’actualité de son entreprise, qui s’apprête à faire une levée de fonds.
Arnaud Masson, comment a évolué votre entreprise Insiteo depuis 2009 ?
Au démarrage de la société, nous avons développé une technologie cartographique et en géolocalisation indoor que nous avons proposé à des partenaires de segments de marché différents (aéroports, gares, parc d’expositions, grands magasins). Notre offre est constituée de licences d’utilisation de la plateforme et nous vendons aussi du matériel (capteurs que l’on place dans les salles, sous les bureaux, sur des places de parking, etc.).
En 2016, nous avons commencé à recevoir un nombre significatif de demandes émanant d’entreprises. D’abord Orange puis BNP. Nous avons voulu nous concentrer sur ce marché, car nous nous sommes rendu compte que la gestion numérique des environnements de travail est un enjeu majeur pour les entreprises. Depuis notre spécialisation sur le marché du tertiaire, nous sommes en forte croissance.
En quelques années, les environnements de travail ont beaucoup évolué. En 2016-2017, nous gérions beaucoup de clients en phase de déménagement. Puis on a traité de plus en plus de cas d’open space et des flex office. Ces nouvelles organisations avaient tendance à perdre les collaborateurs. La crise sanitaire de 2020 a boosté tout cela et créé de nouvelles attentes très fortes chez les entrepreneurs (gérer la présence au bureau, la distanciation, les règles sanitaires, etc.). La complexité de la situation a justifié à plein l’existence de notre solution.
C’est cette transformation du monde du travail qui vous pousse aujourd’hui à lever des fonds ?
Oui. Pour faire face aux demandes grandissantes, nous avons besoin d’étoffer nos équipes au niveau commercial et des ressources opérationnelles. Et ce, afin de réaliser techniquement les déploiements attendus par tous ces clients en respectant des contraintes de qualité de plus en plus fortes. La levée de fonds a pour objectif de consolider notre position de leader sur notre marché. En 2020, nous avons enregistré 456.000 euros de chiffre d’affaires. En 2021, nous serons à 900.000 euros environ. C’est lié à l’accroissement des demandes et à la taille des projets, de plus en plus grands.
Parmi ces projets, il y a celui avec le grand groupe automobile Renault. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Renault, c’est un projet qu’on a remporté suite à un appel d’offres l’été dernier. Leur volonté était de mettre en place une solution de détection d’occupation et de comptage du nombre de personnes dans certains espaces. Nous avons été choisis car notre plateforme est l’une des plus complètes. Depuis 2020, nous avons déployé notre solution sur trois sites du constructeur automobile à Guyancourt et au siège social du Plessis-Robinson. Le potentiel est considérable. Ils ont six sites, 2300 salles de réunions et 24.000 postes de travail au total en Île-de-France.
Comment assurez-vous la protection de données de votre plateforme ?
Notre plateforme est entièrement conforme au règlement européen RGPD. Nous ne stockons pas de données personnelles. Nous ne savons par exemple pas qui occupe tel poste, mais seulement si celui-ci est occupé. La géolocalisation est déterminée par le smartphone de l’utilisateur et elle reste dans celui-ci (sauf quand l’utilisateur invite quelqu’un à le rencontrer). Nous avons une solution très protégée, et même si nous étions victimes de cyberattaques, il n’y aurait donc pas de risques de fuite de données personnelles.
Votre avenir est-il toujours toulousain ?
Depuis l’été 2020, nous avons une partie de notre équipe à Paris, mais notre siège social demeure à Toulouse. En 2020, nous étions quinze collaborateurs au total. Fin 2021, nous serons une vingtaine et en 2022, nous serons normalement une trentaine entre région toulousaine et parisienne.
Propos recueillis par Matthias Hardoy