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Véritable « living lab », la plateforme Autocampus expérimente des innovations en situation réelle sur la mobilité intelligente, des véhicules électriques, connectés et autonomes. Un démonstrateur prometteur en matière de solutions pour le transport du futur.
« C’est génial, on se croirait dans un jeu vidéo », s’exclament des étudiants qui voient passer la navette autonome conçue par l’entreprise Easymile devant les bâtiments de l’université Toulouse 3 Paul-Sabatier. « Il n’y a vraiment personne au volant ? Elle s’arrête vraiment toute seule au passage piéton ? », s’interroge un professeur.
Depuis octobre dernier, c’est une mobilité innovante et décarbonée qui est expérimentée sur le campus de Paul-Sabatier. En situation réelle, une navette autonome circule quotidiennement sur un parcours de près de cinq kilomètres, à 15 km par heure à son maximum, embarquant gratuitement des passagers qui le souhaitent. « Il ne s’agit pas d’un nouveau service de transport, mais d’un démonstrateur inédit ; la navette coexiste avec d’autres véhicules, des vélos, des piétons… Un chemin lent semé d’embuches ! », explique Marie-Pierre Gleizes, enseignante-chercheuse à la Faculté des sciences et de l’ingénierie (FSI) et coordinatrice scientifique du projet interdisciplinaire Autocampus, pour lequel la recherche sort des laboratoires et se confronte en direct au regard du public.
Lever des verrous scientifiques
Professeur associé à l’Institut de recherche en informatique de Toulouse (Irit), Rahim Kacimi est en charge de l’infrastructure matérielle et logicielle du projet. « Il s’agit de préparer l’infrastructure sur le campus pour accueillir l’équipement, placer des capteurs à l’extérieur de la navette pour collecter les données et fiabiliser la circulation dans tout type de conditions », indique-t-il. Des données stockées sur un « datalake » – lac de données en français – au plus près des mesures, pour limiter le coût énergétique, et servir à entraîner des programmes d’intelligence artificielle. Autre enjeu : étudier l’acceptabilité d’un tel véhicule, à l’intérieur comme à l’extérieur de la navette. Une thèse supervisée par l’Université Toulouse 2 Jean-Jaurès démarre sur ce sujet.
Lire par ailleurs : EasyMile poursuit le déploiement de ses navettes autonomes
En route vers la sobriété
Le projet Autocampus s’inscrit dans le programme Vilagil, dispositif de soutien des mobilités innovantes et décarbonées, porté par Toulouse Métropole, en partenariat avec une dizaine d’acteurs publics et privés. Ce projet bénéficie d’une enveloppe financière de 4,6 millions d’euros pour la recherche sur dix ans, le potentiel d’investissement s’élevant à 31 millions d’euros. En ligne de mire : le développement de nouvelles filières sur le territoire, des applications industrielles, des transports en commun inclusifs et économes en énergie… Autocampus s’affiche comme un démonstrateur prometteur.
Valérie Ravinet
Sur la photo : démonstrateur d’une nouvelle forme de mobilité, une navette autonome circule sur le campus de l’université Paul Sabatier depuis octobre 2021 – Crédits : DR.