Delair, étoile montante de l’aéronautique toulousaine, se distingue par une commande massive de drones destinés à l’Ukraine, signe d’un engagement fort dans le soutien militaire. Au cœur de cette collaboration, l’expertise française en matière de défense prend son envol, illustrant une synergie remarquable entre innovation et stratégie.
À l’heure où l’innovation technologique bat son plein, Delair, entreprise toulousaine, s’impose comme un acteur majeur sur l’échiquier de la défense internationale. Le fabricant de drones a récemment vu ses effectifs doubler et sa production tripler, des signes évidents d’une croissance fulgurante portée par une commande de plus de 2 000 appareils pour 2024 et 2025, dont une part significative est destinée à Kiev.
Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, n’a pas manqué de souligner ce succès lors de sa visite au site de production de Labège, près de Toulouse, le 29 février dernier. Devant une centaine de salariés s’affairant à l’assemblage des drones, il a mis en lumière l’excellence française incarnée par Delair. « Delair représente ce qu’il faut faire pour l’Ukraine, » a-t-il déclaré, validant ainsi l’engagement de l’entreprise dans le soutien à l’effort de guerre ukrainien.
L’expertise de Delair réside dans sa capacité à maîtriser l’ensemble du processus de fabrication, de la peinture aux systèmes informatiques, garantissant une réactivité exemplaire dans l’amélioration de ses produits. Cette maîtrise complète a permis à l’entreprise de fournir rapidement 150 drones de renseignement à Kiev, adaptant leur fonctionnement suite aux retours d’expérience du terrain. Les drones de Delair ont prouvé leur efficacité sur le front, résistant aux techniques de brouillage ennemies et offrant une surveillance ininterrompue des zones de combat.
Mais le succès de Delair ne se limite pas à l’aspect technique. La société a su naviguer dans l’écosystème dynamique de l’aéronautique toulousain, prenant des risques calculés pour se positionner avantageusement sur le marché de la défense. Cette audace est d’autant plus remarquable que la France, ayant pris du retard dans le développement des drones militaires, compte sur des entreprises comme Delair pour combler ses lacunes.
Cependant, le parcours de Delair n’est pas sans embûches. Les lourdeurs administratives françaises représentent un frein notable à son expansion. Malgré une promesse de simplification par la Direction générale de l’armement, les obstacles bureaucratiques persistent, témoignant des défis que les PME comme Delair doivent surmonter pour contribuer pleinement à l’effort de défense national.
Dans ce contexte, la visite du ministre des Armées à Delair ne symbolise pas seulement la reconnaissance d’une réussite industrielle ; elle souligne également les enjeux et les attentes placés sur les épaules de ces acteurs essentiels de la défense française. Avec Delair, la France espère non seulement rattraper son retard mais aussi ouvrir de nouvelles voies vers l’excellence technologique dans le domaine des drones militaires, essentiels pour l’avenir des conflits modernes.
Sur la photo: Ce drone de surveillance DT-26, similaire à ceux déjà livrés à l’Ukraine, fait partie des appareils que Delair prévoit de transmettre à Kiev dans les mois à venir. (©Delair)