En quelques mois à peine, Kinéis est passée de la conquête de l’espace à celle des marchés. L’entreprise toulousaine, qui pilote la première constellation mondiale dédiée à l’Internet des objets (IoT), annonce officiellement l’ouverture de ses services. Une étape décisive pour cet acteur discret mais ambitieux, qui a réussi l’exploit de mettre en orbite 25 nanosatellites en moins d’un an. Aujourd’hui, cap sur l’Asie du Sud-Est, avec un partenaire local pour accélérer le déploiement.
Depuis ses bureaux ancrés à Toulouse, Kinéis poursuit un objectif clair : permettre la circulation d’informations fiables, sécurisées, en tout point du globe. Une promesse simple en apparence, mais qui repose sur une rupture technologique patiemment bâtie depuis 2018. Car malgré la multiplication des réseaux, 85 % de la surface terrestre reste encore hors de portée des infrastructures classiques.
Grâce à sa constellation en orbite basse (LEO), Kinéis entend mettre fin à ces zones blanches. Sa solution ? Une connectivité satellitaire pensée pour les professionnels, publics comme privés, qui ont besoin de suivre leurs actifs, surveiller des territoires éloignés ou déclencher des alertes précises. Les cas d’usage abondent : suivi logistique, prévention des catastrophes naturelles, surveillance des infrastructures, gestion des ressources, contrôle maritime…
L’été verra les performances du service monter progressivement en puissance. D’ici là, l’ambition est déjà posée : atteindre la rentabilité avant la fin de l’année, et dépasser les 20 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2026.
« Notre ambition prend forme »
Au cœur de cette avancée, une équipe soudée, des partenaires fidèles et une volonté de répondre aux enjeux concrets des entreprises. Pour Laurence Delpy, directrice générale de Kinéis, ce lancement est l’aboutissement d’un long travail collectif. « Depuis ses débuts, Kinéis repose sur l’énergie et l’implication d’une équipe et de partenaires passionnés. Aujourd’hui, notre ambition prend forme. Nous sommes fiers de lancer nos services et de les rendre accessibles aux entreprises comme aux institutionnels. »
Un ancrage asiatique pour un envol commercial
L’autre annonce de taille, c’est la signature d’un partenariat stratégique avec la société WMG Limited, dirigée par Sébastien Laurent. L’entreprise accompagnera le déploiement de Kinéis en Asie du Sud-Est, en s’appuyant sur son réseau d’investisseurs et d’opérateurs locaux. Objectif : ouvrir des portes, identifier les bons relais, et faire connaître les usages de l’IoT satellitaire dans une région en pleine transformation numérique.
« En Asie du Sud-Est, nous voyons de grandes possibilités de mise en œuvre grâce à l’IoT satellitaire, parfois en combinaison avec la couverture mobile existante », explique Sébastien Laurent. « La logistique transfrontalière, la surveillance des ressources naturelles ou le suivi des actifs maritimes ont besoin d’accélérer leur digitalisation. Ce partenariat leur fournira une connectivité fiable et rentable. »
Ce mouvement vers l’Est n’a rien d’un hasard. L’Asie représente un marché immense, traversé par des enjeux de surveillance environnementale, d’optimisation industrielle et de sécurisation des flux. L’implantation de Kinéis dans la région promet d’ouvrir un nouveau chapitre commercial, avec un premier ancrage prévu dans les douze mois à venir dans plusieurs pays.
Un œil dans le ciel, les pieds sur Terre
Kinéis n’est pas simplement un projet spatial. C’est un service d’observation et de transmission à destination des décideurs les plus ancrés dans le réel : exploitants agricoles, logisticiens, énergéticiens, gestionnaires de flottes ou agences publiques. Ce que l’entreprise propose, c’est un pont entre les données et le terrain, entre les enjeux de souveraineté numérique et les contraintes opérationnelles.
