Nouvellement élu président d’Aerospace Valley, Yann Barbaux, le directeur de l’innovation d’Airbus détaille sa feuille de route pour les trois prochaines années. Sans surprise, il se place dans les pas d’Agnès Paillard, sa prédécesseure. A quelques nuances près.
Yann Barbaux, vous avez été l’unique candidat déclaré pour la présidence du pôle de compétitivité Aerospace Valley. Pourquoi briguer ce poste ?
Pour deux raisons. La première est que je suis favorable à la coopération des différents acteurs – publics et privés – pour améliorer la compétitivité globale. Ensuite, ce mandat de trois ans est cohérent avec mon activité professionnelle. Car à la direction de l’innovation pour les avions commerciaux d’Airbus, mon objectif est d’introduire des nouvelles méthodes agiles comme du design thinking et de l’open innovation avec des start-up, des PME, des fournisseurs, des clients. Elles rendent compte de la maturité d’un marché et des contraintes économiques.
Occupez-vous toujours ce poste ?
Jusqu’à aujourd’hui oui. Mais une réflexion est menée pour intégrer cette activité au sein du groupe. Car un poste similaire existe au sein d’Airbus Defence and Space. A titre personnel, je vais changer de fonction car mon engagement va me prendre du temps.
Quelle est la priorité de votre mandat ?
Je veux porter un accent particulier sur les PME. Car son tissu, avec 510 PME adhérentes, doit être tiré vers le haut par l’innovation. Mais il existe des problématiques. Leur taille et leur métier diffèrent. Nous devons aussi relever le défi de l’étendue géographique de notre territoire qui correspond à 20% de la France.
Il faut alors être capable d’être présent globalement avec la mise en place de comités techniques territoriaux et d’animations. Je pense à l’ouverture de guichet qui présente le pôle et ses outils. De plus, nous devons aussi saisir de nouvelles opportunités de développement, créatrices d’emploi. Je pense aux secteurs du numérique, à l’énergie verte et à la sécurité informatique.
Cette stratégie est celle d’Agnès Paillard, présidente depuis 2011…
Nous sommes en phase concernant les orientations du pôle. Donc je n’ai pas de raison de prendre un virage à 180 degrés. Oui, nous avons la même feuille de route mais le contexte est différent : le territoire régional nouvellement étendu et le devenir des pôles en 2018 est en question. Seront-ils maintenus à cette date ? Avec quel financement ? Les discussions au niveau de L’État ont débuté.
Est-ce que la hausse du montant des adhésions est en pourparlers ?
Oui, ce sujet est en discussion au sein du conseil d’administration. On ne peut pas croître sans se donner les moyens à l’échelle du territoire.
Votre première action en tant que président ?
Réunir en urgence le bureau qui ne se connait pas. De plus, il se compose d’un nouveau représentant supplémentaire des PME. Jusque là, il n’y en avait qu’un, ils sont deux désormais. Et dans la foulée, réunir le conseil d’administration qui doit valider la feuille de route.
Propos recueillis par Audrey Sommazi