Le site toulousain de mise en relation de colocataires et d’un propriétaire a été identifié comme une pépite tech par le Village by CA 31, qui leur a offert une représentation au CES de Las Vegas. Ils en reviennent avec des perspectives nouvelles.
Le site Bubbleflat développé par deux jeunes associés toulousains, Nicolas Conté et Victor Thibaudat, met en relation une communauté de colocataires ou « bulle » (d’où le terme de bubble) et un propriétaire de logement. « Une partie de la plateforme est donc consacrée à la formation de cette bulle par affinités, à la manière d’un site de rencontres. Chaque colocataire potentiel renseigne son profil, ses habitudes de vie, s’il aime faire la fête, sa charge de travail, le lieu recherché, son école etc. Il lui sera alors proposé une liste de colocataires compatibles et il pourra ainsi créer sa bulle par regroupement », explique Nicolas Conté, directeur général de Bubbleflat. L’autre partie du site concerne les offres de logements que la bulle pourra cibler, à la croisée donc entre Meetic et Airbnb.
17.000 inscrits pour 7000 logements
« Nous avons au départ créé Bubbleflat pour permettre aux étudiants de se rechercher par écoles, surtout lorsqu’ils arrivent dans une nouvelle ville », détaille Nicolas Conté. Et ça marche. Depuis son lancement en juillet 2016, près de 17.000 étudiants et jeunes actifs, dont 3000 Erasmus, se sont inscrits sur la plateforme pour 7000 logements proposés dans toutes les grandes métropoles françaises. « Nous enregistrons même des pointes à 200 inscriptions par jour les mois qui précèdent les rentrées universitaires », souligne le dirigeant.
Le marché XXL des universités américaines
Hébergée au Village by CA 31, la start-up a été sélectionnée par le Crédit Agricole pour être représentée au dernier CES de Las Vegas, le grand salon de la high-tech mondiale, qui s’est tenu du 9 au 12 janvier 2018. Contactés sur place par un représentant enthousiaste d’une grande école privée américaine, Nicolas Conté et son associé ont alors l’idée de saisir une opportunité de développement : « Tout est gratuit pour nos utilisateurs pour le moment. Mais nous étudions plusieurs pistes de business model pour rentabiliser la plateforme. L’une d’elles serait de proposer notre site en marque blanche aux campus américains d’université qui sont en forte demande car le problème du logement de leurs étudiants est critique. »
Autre option à l’étude, celle de créer à partir de juillet prochain un compte premium payant, qui donnera accès à un nombre illimité de profils « colocompatibles ». Un choix de modèle de commercialisation crucial pour atteindre les 150.000 euros de chiffre d’affaires prévisionnel en 2019. Car si la start-up a déjà réalisé avec succès une première levée de fonds de 300.000 euros depuis sa création, ses perspectives de rentabilité seront déterminantes pour assurer un deuxième tour de table. Entre 600.000 et 1 million d’euros seront ainsi recherchés d’ici deux ans.
Isabelle Meijers