Nexteam group, fournisseur d’Airbus et de Safran, teste la fabrication 3D des pièces de grandes dimensions en titane, avant de les produire en série en 2019.
Nexteam group ne veut pas rater le coche de l’usine du futur. Le concepteur et fabricant de pièces et sous-ensembles en métaux durs franchit un cap dans son développement fulgurant et veut le faire savoir à ses clients, à commencer par Airbus et Safran.
Ainsi, dans le cadre d’un partenariat avec le spécialiste de la fabrication additive Prodways group, il s’équipe d’un prototype industriel 3D basé sur la technologie Rapid Additive Forging. Celle-ci possède une tête qui dépose du fil de métal en fusion sous une atmosphère de gaz inerte. Une technique différente des impressions 3D classiques qui utilisent le frittage de poudre par laser ou faisceau d’électron. Ce procédé assure à Nexteam une réduction des délais de fabrication et une économie dans l’utilisation de matière première, affirme Frédéric Gentilin, le vice-président.
Cette imprimante nouvelle génération 3D vient de faire son entrée sur l’un des six sites de production du groupe, à Launaguet (Haute-Garonne) pour une phase de qualification d’une durée de deux ans. « Nous avons étudié les caractéristiques de la matière, dont la porosité », poursuit Frédéric Gentilin. « Nous allons tester le temps de dépôt de la matière et la déformation. » Le vice-président assure que la fabrication en série d’ébauches de pièces en titane de grandes dimensions est prévue pour fin 2019. Il indique même vouloir s’équiper d’un parc de cinq à six machines 3D.
L’activité assemblage boostée
Née en 2015 de la fusion de quatre entreprises – Asquini, Gentilin, Sofop et MP Sud – la jeune société emploie 850 personnes, compte huit sites ( dont six de production dans le sud-ouest, en Pologne et en Roumanie) et pèse 150 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Si le cœur de métier est l’usinage, Nexteam prévoit de développer l’activité assemblage des pièces d’aérostructure. Pour être compétitif sur ce marché concurrentiel, il optimise son process. Il a acheté pour un montant total de quatre millions d’euros un terrain de 15.000 m² et un bâtiment, à Launaguet, qui sera transformé en plate-forme de stockage matière, mise en service en janvier 2019. Le flux sera amélioré et les découpes optimisées à l’aide de deux machines de découpe au jet d’eau.
Audrey Sommazi