Hyper croissance, difficultés à recruter, création de la « Smart Building Alliance » Occitanie : Christian Carle, PDG de Pole Star (l’éditeur toulousain est l’un des leaders mondiaux de la géolocalistion « indoor ») aborde ces sujets dans l’entretien qu’il a accordé à MID e-news.
- Quel est le bilan de Pole Star pour 2018 ?
Christian Carle : Nous avons eu une croissance du chiffre d’affaires supérieure à 30%. Il sera d’environ 3,8 M€. Quant à l’effectif, il est désormais supérieur à 30 collaborateurs. Nous sommes principalement présents en France, à Toulouse, où nous conservons notre centre mondial de R&D pour nos solutions logicielles de localisation « indoor ». Par ailleurs, nous sommes présents aux Etats-Unis, dans la Silicon Valley. Les affaires lancées en 2018 nous permettent de tabler sur une croissance au moins égale pour 2019, sachant que nous ne travaillons que sur un modèle de vente indirecte, avec une quinzaine d’intégrateurs qui proposent les solutions Pole Star sur tous les continents. Nous allons notamment travailler avec Orange Business Services sur un important projet de « smart city » au Qatar. Ces perspectives nous amènent à prévoir une dizaine d’embauches en 2019. A la fin de l’année, le nouvel équilibre des effectifs sera d’un tiers pour la France, un autre tiers pour les Etats-Unis et un tiers pour le reste du Monde.
- Quelles sont les principales compétences recherchées par Pole Star ?
Christian Carle : Nous développons des solutions logicielles pour gérer le suivi des personnes et des objets à l’intérieur des bâtiments, comme les hôpitaux, les laboratoires, les centres commerciaux, les unités de production, les gares… Donc, nous recherchons tout d’abord des développeurs, sachant que l’intégration est réalisée par nos partenaires (ndlr : le seul client « direct » de Pole Star est la SNCF). En 2018, nous avons lancé un nouveau module, « NAO Track », qui assure notamment le suivi des personnes dans les bâtiments. Aux Etats-Unis, ce domaine a été nommé « Asset & People Tracking ». Pour l’avenir de cette solution et de nos prochains développements, nous devrons de plus en plus recourir à l’intelligence artificielle. C’est un domaine où le recrutement devient un véritable casse-tête, à Toulouse, mais aussi en France et, souvent, en Europe.
- Pourquoi la géolocalisation a-t-elle besoin de l’intelligence artificielle ?
Christian Carle : Parce que l’enjeu pour les clients utilisateurs n’est plus juste de connaître la position d’une personne ou d’un objet, c’est-à-dire un « point sur une carte ». La demande sera de plus en plus d’anticiper la trajectoire à venir d’un point en question. Un exemple, entre mille : la chirurgie ambulatoire fait que les professionnels de santé ont logiquement besoin de savoir où seront les patients et leurs affaires une heure plus tard et ensuite. L’intelligence artificielle et le « deep learning » permettront également d’anticiper de nombreuses situations de façon plus pertinente dans les domaines de la maintenance, de la gestion du trafic (ndlr : dans les gares, les aéroports, les centres commerciaux ou les autres espaces accueillant du public notamment), ainsi que de nombreux autres besoins qui demandent à être formulés.
- Le rôle de la « Smart Building Alliance », dont la création en Occitanie est prévue pour mars, sera-t-il d’identifier ces nouveaux besoins ?
Christian Carle : C’est l’une de ses vocations. La Smart Building Alliance est une association nationale qui crée des antennes régionales dans les principales métropoles de France, appelées « chapitre ». En l’occurrence, le chapitre occitan, basé à Toulouse, sera officiellement actif à partir de mars 2019. Il réunira une trentaine d’adhérents, dont des fournisseurs de technologies, des professionnels du bâtiment ou des utilisateurs. Dans les faits, le but n’est pas de se focaliser sur la technique, mais plutôt sur les usages, les retours d’expérience et les objectifs.
Propos recueillis par Pascal Boiron, MID e-news