Patron pour la France d’Altice-SFR, Alain Weill précise la stratégie du groupe en Occitanie.
- Le groupe SFR-Altice pèse combien de personnes en Occitanie ?
Alain Weill : Il y a environ 150 personnes sur le site régional de Basso-Combo, dans la banlieue de Toulouse, plus 330 personnes dans les plus de 60 boutiques SFR de la région, sans oublier la centaine de personnes de notre filiale dédiée au déploiement, ERT, qui est basée à Epinal et peut y rester grâce à la fibre (ndlr : soit plus de 500 personnes au total en Occitanie).
- SFR est souvent présent dans les régions : est-ce pour mieux concurrencer Orange ou pour repérer plus facilement les opportunités de business ?
Alain Weill : Cette présence est expliquée par ces deux raisons, mais il faut en rappeler une, qui est plus « interne » au groupe : la motivation des équipes. Tout cela explique que nous nous déplaçons chaque mois dans une région, pour rencontrer des clients, des partenaires, des élus et nos équipes. Nous avons besoin du retour d’expérience de nos clients – particuliers ou entreprises – pour améliorer nos services, ce qui passe également par ces rencontres avec nos équipes. Nous devons discuter avec nos partenaires pour développer de nouvelles solutions, comme celles liées à la voiture connectée, par exemple. En ce qui concerne les élus, nos discussions avec eux sont déterminantes, car le déploiement de la fibre et de la 5G est un outil d’aménagement du territoire très efficace. La fibre, notamment, apporte de nouvelles solutions pour la télémédecine, pour l’enseignement à distance, pour le télétravail, etc.
- SFR veut passer de près d’un niveau de couverture en très haut débit de plus de 98% de la population d’Occitanie et 100% du territoire régional. Il s’agit d’un investissement très important : comment SFR va-t-il le financer ?
Alain Weill : Les deux conditions nécessaires vont être réunies. La première, c’est un engagement financier et réglementaire de l’Etat qui sera précisé d’ici la fin de l’année. La seconde, c’est la solidité financière de l’opérateur chargé du déploiement. En l’occurrence, SFR vient de réaliser le meilleur trimestre de son histoire sur le plan financier, Cela nous permet de prendre des engagements fort qui nous amènerons à déployer la fibre dans le Gard, dans le Tarn et dans plusieurs zones AMII (ndlr : Appel à Manifestation d’Intention d’Investissement), dont celles de Toulouse Métropole ou de Montpellier-Agde. N’oublions pas que SFR a intégré les compétences de Numéricable dans le déploiement de la fibre et a géré l’installation de plus de 11 millions de prises.
- Le groupe Altice-SFR s’est également lancé dans la création de chaînes de télévision locales dans plusieurs régions : ce sera quand pour Toulouse et Montpellier ?
Alain Weill : Nous n’avons pas précisé de calendrier pour ces deux villes, mais nous avons effectivement le projet de la faire. Nous avons commencé par l’Ile-de-France et nous avons ouvert une télévision à Lyon voici quelques semaines, don’t les débuts sont très prometteurs. Début 2020, nous lancerons une télévision à Lille.
- N’allez-vous pas priver la presse quotidienne régionale d’une partie de ses revenus ?
Alain Weill : Nous ne devons pas nous tromper de concurrents. Pour la presse quotidienne régionale (ndlr : PQR) comme pour nous, les véritables concurrents sont les GAFA (ndlr : Google, Amazon, Facebook, Apple). Nous devrons donc créer des passerelles entre la PQR et nos chaînes locales, chacune d’entre elle étant appelée à employer une vingtaine de salariés.
Propos recueillis par Pascal Boiron, MID e-news