Aujourd’hui, les outils d’orchestration gagnent en popularité pour aider les administrateurs à se dégager des opérations courantes et s’atteler à d’autres tâches comme les opérations DevOps.
Ayehu vient justement alléger le travail des opérationnels grâce à l’automatisation des workflows IT. Selon une étude récente de Data Bridge Market Research, le marché de l’orchestration des workflows se développe aujourd’hui à vitesse grand V dans les domaines du cloud, des réseaux, du BPM, de la sécurité et des datacenters. 53,5 milliards de dollars devraient être dépensés dans le monde en 2025 contre 14,9 milliards de dollars en 2017, soit une croissance de 30,2% pendant la période de prévision 2018-2025. Par orchestration, on entend l’intégration, la direction et la gestion informatisées des systèmes informatiques, des intergiciels et des commodités. Et dans ce domaine, la start-up américano-israélienne Ayehu Software Technologies, fondée et dirigée par Gabby Nizri, vient répondre aux besoins des administrateurs systèmes. « Je viens des opérations IT, alors je voulais créer des outils faciles à utiliser avec du drag en drop sans recours au coding ou au scripting par exemple pour mettre à jour des serveurs […] Il n’est pas nécessaire d’être un développeur pour exploiter notre solution ».
« Nous pouvons faire beaucoup de choses, nous prenons en charge la majorité des activités de type L1 en gérant les temps de réponse et la résolution des problèmes », assure le CEO. La solution peut être déployée en mode cloud ou en local. « Pour nos clients dans la banque et la finance, les questions de sécurité sont primordiales et ils préfèrent rester en local ». Interrogé sur la confrontation avec les outils traditionnels du marché comme OpenView ou Tivoli, le dirigeant nous a répondu qu’il venait compléter des solutions comme Splunk pour le monitoring de systèmes. « Nous ne remplaçons pas les outils du marché, nous les automatisons pour revenir à plus de simplicité avec une solution facile à déployer, à utiliser et à maintenir pour les opérateurs IT ». Ayehu s’intègre ainsi avec plus de 70 outils de monitoring et de supervision. « L’intégration peut prendre du temps et coûter de l’argent, alors nous assurons cette partie pour assurer l’orchestration finale. Nous sommes une sorte de Mulesoft de l’IT, c’est très similaire ». La start-up n’utilise pas d’agents pour s’interconnecter avec les outils d’administration du marché mais passe par les web services et les API.
Un zeste d’IA pour l’automatisation
Pour travailler, Ayehu fait aussi appel à des ressources IA pour automatiser la gestion des services informatiques, la cybersécurité, la surveillance et la messagerie, ainsi que les flux de travail des agents de support virtuel. Selon la start-up, son outil réduit jusqu’à 90% le temps moyen de résolution. En tant qu’épine dorsale, Ayehu aide en effet les responsables informatiques à résoudre automatiquement les tickets, les problèmes et les demandes courantes des utilisateurs. Ceci réduit considérablement et, dans certains cas, élimine même les demandes de support L1 et L2. « Si ServiceNow est devenu un standard pour les questions d’ITSM, nous intervenons en complément pour analyser les requêtes et y répondre plus rapidement. 80% de la demande provient aujourd’hui du on premise et les administrateurs veulent automatiser certaines demandes. Quand 20 000 personnes se manifestent pour un problème de mot de passe, cela peut coûter très cher avec des milliers de tickets créés dans le service desk ».
« Notre audience est celle des MSP qui cherchent à automatiser des ressources. Les nouveaux arrivants développent de nouveaux services qui seront étendus aux entreprises via l’externalisation ». Avant d’arriver à cette étape, il leur est nécessaire de réduire les coûts de production avec l’automatisation de certaines opérations. « Tous ont essayé d’automatiser leur IT et cela a échoué. Aujourd’hui, on y arrive avec notre solution », assure le dirigeant. Très présent on premise, Ayehu compte également monter en puissance sur le cloud avec le support à venir de GCP, Azure et Softlayer en plus d’AWS. Questionné sur le support des systèmes hyperconvergés et notamment Nutanix, Gabby Nizri nous a confié que ce n’était pas encore le cas. « Nutanix est un petit fournisseur et personne ne nous a encore demandé de travailler sur Nutanix. Ils ne sont pas encore assez présents sur le marché ».
Une communauté sur Github
Ayehu possède un repository sur Github Community qui contient plus de 100 modèles de workflow, ainsi que le code source des activités intégrées. Les clients peuvent l’utiliser conjointement avec le concepteur d’activités pour créer des activités personnalisées basées sur des workflows pré-construits existants. « Github nous sert de place de marché avec des clients qui peuvent partager leurs développements et leurs connecteurs », souligne Gabby Nizri. En complément, la start-up propose des cours en ligne au sein de son Ayehu Automation Academy, sur Activity Designer Essentials et Advanced Activity Designer, pour former et certifier les développeurs qui désirent utiliser son Activity Designer. L’Académie a déjà certifié près de 1 000 ingénieurs en automatisation informatique depuis sa création plus tôt cette année.
Coté tarifs, la jeune pousse travaille en mode souscription avec une facturation en fonction des workflows et des instances. Si la société ne possède pas encore de bureau en Europe, elle adresse déjà le marché depuis Tel Aviv. 45 personnes travaillent chez Ayehu, moitié en Israël, principalement pour la R&D, et moitié aux Etats-Unis.
Serge Leblal