Occitanie Start-ups !
Dans ce nouveau format, la rédaction de Mid e-News vous propose de découvrir chaque semaine une start-up qui fait la fierté de la région. Cette semaine, c’est au tour de GranaQuest, start-up toulousaine du préincubateur le Starter, qui propose depuis le mois d’avril une application de jeux vidéoludiques d’escape-game d’un nouveau genre. Entretien avec Thibaut Dusanter, ancien d’Airbus Defence and Space et cofondateur de GranaQuest.
GranaQuest, l’escape-game au service du patrimoine
GranaQuest, ou le tourisme « à l’Indiana Jones »
GranaQuest, est une application de jeux de piste et d’escape-game numérique dont l’objectif est la découverte du patrimoine en toute autonomie et à coût réduit. L’application permet ainsi de découvrir des villes, des villages, des randonnées ou des lieux entre amis, et ce de manière ludique. Au cours d’une partie durant généralement de 1 à 2h, les joueurs sont plongés dans une véritable aventure en équipe, durant laquelle ils doivent résoudre des énigmes en se basant sur la seule réflexion associée à l’observation de l’environnement et l’usage de la réalité augmentée. « Nous avions l’objectif de distiller de l’information patrimoniale autrement. On pourrait faire un jeu sur une invasion extraterrestre à Toulouse, mais ce ne sont pas nos valeurs initiales », affirme Thibaut Dusanter.
Tenant son nom du mot quest (quête en anglais) et grana (graine en occitan) qui fait référence aux petites pierres virtuelles à collectionner au fil des parties, GranaQuest propose une expérience d’aventure touristique « à l’Indiana Jones » en reprenant les codes du jeu vidéo, sans en être véritablement un. « On ne s’adresse pas complètement à un public de gamers, puisque nous n’avons pas le budget d’un Pokémon Go par exemple. Nous nous adressons plutôt à un public escape game. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de recouvrement, il y a un public adepte du jeu vidéo qui aime ce que l’on fait, mais ce sont plutôt des adeptes d’énigmes », confie Thibaut Dusanter.
Un vaste terrain de jeu
C’est lors d’un voyage dans une région voisine qu’est née l’idée de GranaQuest. « L’un de nous est parti en vacances en Nouvelle Aquitaine, et il a découvert Terra Aventura, une application mobile qui incitait à la découverte de lieux touristiques de façon ludique. Avec plus de 500 jeux financés par la région et près de 200 000 parties annuelles jouées, nous nous sommes dit : « Pourquoi ne pas développer ce concept dans d’autres villes de France ?” C’est ainsi qu’est né GranaQuest », précise l’entrepreneur. La start-up s’est donc inspirée de nos amis aquitains, en repensant leur positionnement et les technologies implantées. « À la différence de ce qui se fait chez nos voisins, qui développent des jeux ciblés très famille, très simples, nous ciblons une clientèle plus adolescente/adulte. GranaQuest propose une expérience d’immersion et de qualité numérique plus poussée, couplée avec des technologies innovantes comme la réalité augmentée », souligne Thibaut Dusanter.
Alors que les prémices de GranaQuest s’articulaient autour de la création de circuits dans Toulouse et ses alentours, la start-up ne compte pas s’y cantonner pour autant. « Nous avons déjà commencé à développer des jeux sur d’autres communes, notamment à Cordes-sur-Ciel ou à Rabastens. Nous travaillons aussi actuellement sur un oeno-game pour un château à Gaillac, qui lui sera un jeu en extérieur, où l’on pourra se balader tout en en apprenant sur les gaillacois de manière ludique », explique le cofondateur de GranaQuest.
Un modèle économique hybride
Comme beaucoup de start-ups, GranaQuest se cherche encore, et essaie de trouver le modèle économique qui permet d’être rentable, quitte à adopter un modèle un peu hybride. « Nous avons une partie BtoC orientée grand public qui permet de mieux se faire connaître, mais ce n’est pas forcément qui rapporte le plus de capital. C’était notre positionnement initial qui, même si nous continuons à travailler dessus, est compliqué à cause de la barrière psychologique de payer pour une application. Il nous faut donc minimiser nos prix et sortir beaucoup de volume pour espérer en vivre. En parallèle, nous ciblons aussi un marché plus touristique, en vendant des prestations de jeux à des communautés d’agglomération. Mais pour être rentable, nous comptons intégrer le marché de l’évènementiel, que ce soit en marque blanche, où une agence va exploiter notre technologie sous cette marque, ou en proposant des jeux à travers notre application », prévient Thibaut Dusanter.
Le Stade Toulousain comme partenaire
Depuis le mois de mars, les utilisateurs de GranaQuest peuvent découvrir le nouveau jeu « le fantôme du stade toulousain », qui permet d’en savoir plus sur le blason du club de rugby. « Tout le monde connaît le blason du stade, mais beaucoup de personnes, dont je fais partie, ne savaient pas vraiment d’où il venait !», atteste l’ancien d’Airbus. « Grâce à ce nouveau jeu GranaQuest, on en apprend plus sur ses inspirations, ses couleurs, ses sigles », ajoute-t-il.
L’idée d’articuler un jeu autour du club de rugby mythique a de suite séduit la communauté d’agglomération toulousaine. « C’est un contrat qui s’est fait avec Toulouse Métropole. Nous leur avons proposé un jeu spécial confinement, à faire chez soi, et en réfléchissant à un circuit, nous avons pensé que ce serait sympa de faire un truc autour du stade toulousain. Le club est venu relayer l’information en tant que partenaire, et Toulouse Métropole et l’office de tourisme ont financé le jeu », conclut Thibaut Dusanter.
Alors que les possesseurs d’appareils Android peuvent d’ores et déjà profiter de l’application sur leur smartphone, les utilisateurs de smartphones Apple devront se montrer plus patients, la version iOS devrait sortir très prochainement.