Occitanie Start-ups ! – Picsell.ia donne des yeux à l’Intelligence Artificielle

Occitanie Start-ups !

 

Dans ce nouveau format, la rédaction de Mid e-News vous propose de découvrir chaque semaine une start-up qui fait la fierté de la région. Cette semaine, c’est au tour de Picsell.ia, start-up toulousaine du NStart, qui se veut être un véritable GitHub de l’intelligence artificielle. Entretien avec Thibaut Lucas, cofondateur de Picsell.ia.

 

Picsell.ia donne des yeux à l’intelligence artificielle

Thibaut Lucas et Pierre Nicolas Tiffreau, fondateurs de Picsell.ia

C’est en septembre dernier, juste après avoir obtenu leurs diplômes, que Thibaut Lucas et Pierre-Nicolas Tiffreau ont créé Picsell.ia, une plateforme collaborative de prototypage et d’exploration d’IA visant à faciliter la création d’intelligence artificielle dans le domaine de la vision par ordinateur, c’est-à-dire toutes les tâches initialement exercées par l’homme avec leurs yeux. « Les domaines sont très vastes, cela va de la voiture autonome aux radiologues automatiques, en passant par les recommandations produits sur Amazon. Cependant, nous avons trois domaines de prédilection, à savoir l’imagerie par satellite, l’imagerie par drone et le retail », affirme Thibaut Lucas, cofondateur de Picsell.ia. Incubée par l’N7, la start-up a déjà séduit près d’une centaine d’utilisateurs, dont le groupe Capgemini.

 

Un projet construit de fil en aiguille

 

Initialement, les deux entrepreneurs avaient pour idée de développer une application mobile qui, grâce à l’intelligence artificielle, reconnaît les ingrédients présents dans un frigidaire et sélectionne une série de recettes à réaliser en fonction. « Nous étions en stage en Malaisie et en avions un peu marre de manger asiatique, nous voulions varier les plaisirs ! », précise Thibaut Lucas. Mais le projet s’est avéré plus compliqué que prévu. « On s’est rendu compte que cela ne fonctionnait pas, parce que les bases de données n’étaient pas assez performantes », admet-il. Petit à petit, les deux entrepreneurs ont fait évoluer leur projet en fonction des obstacles qu’ils rencontraient et se sont réorientés vers le modèle « plateforme d’intelligence artificielle ». « Nous nous sommes dit que si nous rencontrions des problématiques liées à la création d’IA, il devait en être de même pour les autres », ajoute-t-il. Les deux entrepreneurs ont ainsi ciblé trois problématiques principales auxquelles la plateforme Picsell.ia devait répondre. « Premièrement, une des contraintes majeures à la création d’une IA est le manque de données. Ensuite vient le défaut d’expertise métier, puisque même si l’on est un très bon ingénieur en intelligence artificielle, le fait que l’on ne soit pas médecin ne nous permet pas de développer une IA de diagnostic santé correctement. Et enfin, mettre une IA dans la nature, c’est très compliqué à faire (contraintes techniques, monitoring des modèles, etc.). C’est donc en prenant ces trois points-là que nous nous sommes demandé comment on pourrait faciliter les choses », explique Thibaut Lucas. C’est ainsi que Picsell.ia est né.

 

Le modèle collaboratif comme différenciateur

 

« Nous avons plusieurs concurrents aux États-Unis, mais pas tant non plus, puisque beaucoup sont centrés sur le texte et la donnée brute, là où nous sommes spécialisés dans l’image. Sinon, nous avons un concurrent en France, à Paris, mais qui est uniquement centré sur le privé » souligne le cofondateur de Picsell.ia.

En effet, la plateforme suit un business model communautaire et collaboratif, en proposant une offre publique et une offre privée, ce qui lui permet de se différencier de ses concurrents et de centraliser un maximum de données pour permettre d’accélérer le développement d’intelligences artificielles. « La plateforme peut être gratuite pour ceux dont le projet est accessible à tout le monde. Cela fonctionne dans une logique de partage de connaissances et d’open source. Ensuite il y a les projets privés, qui s’adressent davantage aux entreprises. L’avantage pour ces dernières, c’est qu’elles peuvent se servir de tous les travaux qui ont été faits en public pour accélérer leur développement privé », indique-t-il.

 

 

Le marché européen dans le viseur

 

« Par définition, Picsell.ia est international, mais nous avons la volonté pour l’instant de travailler avec des industriels français. Tout d’abord, parce que le contact est plus simple, et aussi parce que nous avons la chance d’être sur un marché où il n’y a pas beaucoup de concurrents. De plus, il y a un mouvement de souveraineté européenne de la donnée qui s’accentue, c’est pourquoi nous essayons de travailler avec des Européens en priorité », précise Thibaut Lucas.

 

En espérant atteindre les 500 utilisateurs en un mois, Picsell.ia devrait probablement se diriger vers une levée de fonds en novembre prochain, même si « cela reste encore en discussion », nuance-t-il.