ICO est un « énième » acronyme auquel il va falloir s’habituer. Il désigne les levées de fonds fondées sur les crypto monnaies. Entretien avec Denis Lafont-Trévisan, spécialiste du numérique sur les « initial coin offerings » (ICO).
Spécialiste du numérique, Denis Lafont-Trévisan a fondé plusieurs sociétés de consulting (eMindHub, ScaleHub), après avoir occupé des postes de direction, notamment au sein de MCapital Partners ou de Capgemini. Il s’exprime ici sur les levées de fonds dites « ICO », fondées sur la technologie « blockchain » et les crypto monnaies, du type Bitcoin.
- ScaleHub organise ce 2 mars 2018 une conférence dédiée aux ICO : en quoi est-ce intéressant ?
Denis Lafont-Trévisan : Les ICO, ou « les « initial coin offerings » sont une nouvelle forme de levées de fonds : elles sont basées sur les technologies de la « blockchain » et de crypto monnaies, comme la plus connue, le Bitcoin. Cela nécessite un nouveau règlement qui doit être explicité : l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) vient de publier une étude sur le sujet et il est indispensable d’en parler.
- En quoi les ICO diffèrent-elles des levées de fonds « traditionnelles » ?
Denis Lafont-Trévisan : Le risque est important – on peut perdre jusqu’à 99% de son investissement – mais on peut également devenir milliardaire du jour au lendemain, car les rendements peuvent atteindre 6 000% ! Pour caricaturer, on pourrait dire que c’est le retour d’une forme de « far west » dans ce monde très réglementé du numérique.
- Les personnes qui investissent dans les ICO sont-elles les mêmes que celles qui investissent par ailleurs ?
Denis Lafont-Trévisan : Evidemment, non ! Les premiers acteurs des ICO sont en moyenne plus jeunes que les investisseurs dits « traditionnels » et se comportent plus comme des « gamblers », car le risque de tout perdre est aussi réel que la possibilité de multiplier sa mise par 6 000 !
Propos recueillis par Pascal Boiron, MID e-news
Pour la conférence du 2 mars sur les ICO, les inscriptions sont accessibles ici. Le ScaleHub organise également une conférence sur le recrutement le 6 mars (voir ici).