Des entrepreneures occitanes brillent jusqu’à Matignon

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ToulÉco

Béatrice Touteau et Rachida El Haouari ont reçu le soutien de BGE Sud-Ouest dans leur projet de reconversion. Un accompagnement qui a par ailleurs conduit les deux entrepreneures occitanes à Matignon, en mars dernier, dans le cadre d’un dispositif valorisant l’entrepreneuriat au féminin.

Le 8 mars dernier, lors de la journée internationale du droit des femmes 2024, elles ont fait partie de la délégation d’entrepreneures reçue par le Premier ministre Gabriel Attal. Béatrice Touteau et Rachida El Haouari ont été les ambassadrices respectives, pour le Gers et l’Aveyron, du dispositif « 101 femmes à Matignon ». Les deux femmes, en reconversion professionnelle et bénéficiant du statut de travailleuse handicapée, ont reçu, tout au long de leur projet entrepreneurial, le soutien de BGE Sud-Ouest, association membre du réseau national d’appui à la création d’entreprises. La structure les a notamment aidées à établir différents dossiers d’aide et accompagnées dans la participation à ce concours national qui les a donc menées jusqu’à la capitale.

Ingénieure aéronautique de formation, ancienne cheffe d’entreprise dans le Var, Béatrice Touteau s’est installée, à l’approche de la soixantaine, dans le Gers pour vivre de sa passion pour l’artisanat du bois. Son entreprise, nommée poétiquement Féerie des Bois, est localisée à Ordan-Laroque près d’Auch. Se définissant comme « révélatrice du bois », elle réalise notamment tables, tableaux et plateaux en bois qui sont moulés dans la résine. « Je me bouge pour me faire connaître depuis mon lancement fin 2023. Je fais des marchés d’art. Je laisse certaines de mes créations en exposition. Je vais faire partie d’une boutique éphémère à Condom. Je suis en train de travailler sérieusement à l’ouverture d’un showroom à proximité de mon atelier. J’essaye aussi d’être un peu présente sur les réseaux sociaux », énumère Béatrice Touteau.

Rachida El Haouari est elle une ancienne commerciale aveyronnaise qui a décidé de changer de vie, après le moment charnière, de la crise sanitaire. Avec son entreprise d’Onet-le-Château Les pâtisseries de Rachida, née en 2023, la quadragénaire réalise des gâteaux orientaux, mais aussi des tartes, des pièces montées et plein d’autres entremets. « Ma spécificité, c’est que je réalise mes gâteaux seulement sur commande, après une discussion pour définir avec mes clients le gâteau de leur rêve. Ma démarche est en plus écoresponsable. Je ne fabrique que ce que je vends et j’essaye de ne jeter quasiment pas de denrée alimentaire. Mes gâteaux sont peu sucrés, je n’utilise pas de pâte à sucre par exemple. Les décors de mes gâteaux sont réalisés sur des fines feuilles de sucre en utilisant une imprimante alimentaire », résume Rachida El Haouari.

Un gain de visibilité grâce aux « 101 femmes à Matignon »

Le passage par Matignon, en mars dernier, a été marquant pour les deux Occitanes. « Cela a rendu mon entreprise encore plus visible. C’est comme un label qui m’a amené l’intérêt de médias et de nouveaux clients », explique ainsi la pâtissière aveyronnaise. « C’est une mise en lumière sympathique que je peux parfois mettre en valeur lors des événements auxquels je participe », estime de son côté l’artisane gersoise. Grâce à l’événement, un groupe de solidarité a par ailleurs vu le jour. « Nous continuons de dialoguer, en particulier entre femmes d’Occtanie. On se donne des conseils, des pistes… On se soutient moralement », raconte Rachida El Haouari. « Certaines entrepreneures, en particulier dans l’informatique, le numérique, les nouvelles technologies, le médical, l’intelligence artificielle, ont vu de nombreuses nouvelles portes s’ouvrir devant elles », note Béatrice Touteau.

Les deux femmes ont de nombreux projets en tête. « J’aimerais rejoindre le réseau Relais des desserts, qui regroupe les plus prestigieux pâtissiers français. J’en suis loin, mais je travaille chaque jour pour atteindre ce niveau d’excellence. Je ne pensais pas que mon entreprise allait se développer aussi vite. Je vis un rêve éveillé, le bonheur sur terre existe enfin », s’enthousiasme la cheffe d’entreprise aveyronnaise. « Financièrement, ce n’est pas génial encore, mais on a un peu l’impression de vivre enfin. Pendant soixante ans, j’ai vécu dans le moule, et là, c’est autre chose qui démarre », confie l’artisane gersoise. Attentive aux retours de ses clients, Béatrice Touteau qu’il va falloir « encore au moins deux et demi environ » pour pleinement lancer son entreprise. Pour cella, elle peut compter sur l’accompagnement de BGE, qui va durer trois ans.
Matthias Hardoy

Sur la photo : Rachida El Haouari lors de son passage à Matigon le 8 mars dernier.