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L’entreprise toulousaine Pixstart propose, grâce à la collecte et l’analyse des images satellitaires, des solutions de visualisation de l’environnement. Une technologie qui doit permettre à la jeune pousse de viser l’international.
Pixstart prend de l’ampleur. La start-up, née à Toulouse fin 2016, vend des systèmes de surveillance de pointe de l’environnement (eau, forêts, suivi de chantiers, etc.). Et cette année, elle a quitté son petit espace de l’immeuble de coworking 244, situé route de Seysses, pour des locaux plus spacieux au centre-ville. Composée d’une équipe de douze personnes, la jeune pousse revendique un chiffre d’affaires de 500.000 euros en 2023 et espère atteindre 700.000 euros en fin d’année.
Pixstart est né de la rencontre, au sein de l’entreprise de conseil Capgemini, de trois têtes bien faites. Lydwine Gross, directrice générale scientifique, possède un doctorat en mathématiques appliquées à la détection et a notamment travaillé pour le Centre national d’études spatiales (Cnes), l’Esa et la Nasa. Tout comme Stéphane Colzy, directeur général technique, expert dans la datavisualisation et le traitement des données, qui a exercé également au Commissariat à l’énergie atomique (CEA). Enfin, Richard Barré, président et directeur commercial, a vingt ans d’expérience dans les services (banques, assurances, etc.).
« Les cinq premières années, nous étions dans la phase de recherche. Aujourd’hui, nous avons une plateforme opérationnelle. Notre solution phare s’appelle Waterwatch. Elle est consacrée au suivi de la qualité de l’eau. Nous comptons une quinzaine de clients privés et publics situés sur l’ensemble du territoire. Nous travaillons par exemple sur le suivi de la Seine pour le gestionnaire de l’assainissement des eaux de Paris », explique Richard Barré.
Autre solutions opérationnelles de Pixstrat, Woodwatch, qui surveille l’évolution des forêts, et Buildspot, sur le suivi de l’activité humaine et l’évolution urbaine. Pour l’ensemble de ces solutions, l’entreprise toulousaine revendique une trentaine de clients. D’autres solutions sont en cours d’élaboration sur des sujets divers (mesures industrielles, analyse des environnements complexes pour le secteur humanitaire, etc.).
Internationalisation en vue pour Pixstart
Pour certains de ses projets, la start-up a pu recevoir le soutien de Bpifrance ou de l’Agence spatiale européenne (Esa). L’an passé, elle a par ailleurs été accompagnée pour le volet commercialisation de ses solutions par la Caisse des dépôts et consignations dans le cadre de son programme Tech Sprint. La jeune pousse a reçu, en complément, l’appui de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) pour donner un coup d’accélérateur à sa politique RSE [1].
Jusqu’à présent, Pixstart n’a jamais eu à se lancer dans une levée de fonds. « Nous avons vécu sur nos fonds propres. Nous avons toujours vendu suffisamment d’abonnements pour nous permettre de continuer et nous n’avons pas de crédits. Notre situation financière est particulièrement saine. Mais, aujourd’hui, la question d’une levée se pose car nous voulons nous internationaliser. Nous nous intéressons aux pays européens dans un premier temps. Pour garder notre avance dans ce secteur très concurrentiel, il va sûrement falloir que nous allions à l’avenir chercher des fonds supplémentaires », confie le directeur commercial.
Il se montre cependant confiant pour l’avenir de son entreprise. « Nous sommes en avance techniquement, avec des solutions opérationnelles écoconçues, alors que nos concurrents sont encore majoritairement en phase de recherche et développement. Cela nous permet de développer actuellement de nouvelles solutions davantage tournées vers le secteur industriel ou de muscler encore l’accompagnement de nos clients. Pour cette dernière dimension, nous commençons à nouer des partenariats avec des bureaux d’études, qui peuvent prendre notre suite pour épauler les structures utilisant nos solutions dans la mise en place de changements dans leurs activités », annonce Richard Barré.
Matthias Hardoy
Sur la photo : Richard Barré, président et directeur commercial de Pixstart. Crédit : Hélène Ressayres-ToulÉco.
Notes
[1] Pixstart s’engage par exemple à participer à la limitation du nombre de satellites en utilisant notamment les satellites du programme Copernicus. Pareil pour les capteurs sur terre, qui doivent être utilisées pour plusieurs applications.