Après plusieurs années de développement et de tests, le studio toulousain Holy Moka Games a célébré le 2 octobre la sortie de Catching Spirits sur Nintendo Switch. Un lancement festif dans les locaux de La Cantine by La Mêlée, pour un jeu coloré et nerveux qui boucle le parcours d’une équipe née sur les bancs du lycée.
Le 2 octobre dernier, les locaux de La Cantine by La Mêlée ont pris des airs de salle d’arcade improvisée. Sur les écrans, des chamans s’affrontaient à coups d’orbes et de sorts colorés, pendant que les cris de victoire se mêlaient aux rires. Holy Moka Games, jeune studio toulousain, célébrait la sortie de son premier jeu sur Nintendo Switch : Catching Spirits. Un moment de fête et de soulagement pour une équipe qui peaufine son univers depuis plusieurs années.
Créé par trois amis de lycée, le studio s’était fait connaître en 2023 avec une version gratuite du jeu sur PC. À l’époque, Catching Spirits intriguait déjà : un brawler à trois joueurs, inspiré à la fois de Super Smash Bros et du mythique jeu de cour de récré « Poule, Renard, Vipère ». Chacun incarne un chaman représentant l’eau, la terre ou le feu, dans une boucle de chasse et de fuite : le feu brûle la terre, la terre piège l’eau, l’eau éteint le feu. Ce principe de « triangularité », à la fois simple et diaboliquement stratégique, donne au jeu son rythme nerveux et imprévisible.
Deux ans plus tard, le projet a bien changé. Les développeurs ont affiné les mécaniques, durci le tempo et peaufiné les animations pour rendre les affrontements plus lisibles et plus intenses. « Le jeu, il a changé ! À l’époque j’étais fort, ils ont tout réajusté. C’est plus nerveux, plus fluide… c’est mieux, même si je suis nul maintenant ! », s’amuse Albin Monchy, 23 ans, directeur artistique du Starter, le préincubateur de La Mêlée où Holy Moka Games avait fait ses premiers pas.
Parmi les joueurs venus tester la version finale, Ruben, 15 ans, n’en était pas à sa première partie : « C’est un jeu facile à prendre en main mais exigeant si tu veux progresser. Je l’ai déjà conseillé à des copains ». Le ton est donné : Catching Spirits reste un jeu d’amis, taillé pour les soirées où la compétition s’accompagne de rires.
La soirée de lancement a justement repris cette philosophie : pas de grand discours, mais un tournoi amical, des manettes qui passent de main en main, et l’impression diffuse qu’un cycle se referme. Marco Revelli, président et cofondateur du studio, confiait viser désormais les 10 000 ventes sur le Nintendo eShop. Le jeu y est disponible au prix de 14,99 €, compatible aussi bien avec la Switch 1 qu’avec la toute récente Switch 2. Une sortie sur Steam est prévue dans les mois à venir.
Pour Holy Moka Games, cette étape a la saveur d’un accomplissement : le passage du rêve d’adolescents à un véritable produit commercial, publié sur console. Pas besoin de superlatifs : le fait même d’y être parvenus, sans renier l’esprit de départ, relève déjà de l’exploit. À voir désormais si Catching Spirits saura conquérir d’autres joueurs au-delà du cercle des premiers soutiens. En attendant, à Toulouse, l’histoire continue, manette en main.
Sur la photo: Joysticks en main, les premiers joueurs s’affrontent sur Catching Spirits à La Cantine by La Mêlée, entre cris de victoire et rires complices (©Clément Seilhan).
