Sous un ciel où les grues tracent encore des lignes ambitieuses, les chiffres de l’année passée s’égrènent avec une sobriété qui sied au moment. En 2024, l’Occitanie a attiré 120 projets d’investissements étrangers, portant dans leur sillage 2 704 emplois créés ou maintenus. Dans un monde où l’économie tangue, ce n’est pas un triomphe tapageur. C’est une avancée, discrète et tangible.
AD’OCC, l’artisan des coulisses
Pas de projecteurs, pas de fanfare. AD’OCC, l’agence régionale de développement économique, opère avec une efficacité presque silencieuse. Un tiers des implantations passe par ses mains expertes : elle détecte, guide, connecte. À ses côtés, la Région pose les fondations – infrastructures, formations, réseaux – dans une mécanique rodée. Le résultat parle sans forcer la voix.
Une économie aux multiples visages
Les chiffres dessinent une mosaïque sans excès ni déséquilibre. La production capte 30 % des projets, les points de vente 26 %, la R&D et l’ingénierie 13 %. L’aéronautique reste un pilier – première région française en volume d’investissement dans ce secteur. Ailleurs, le transport et le stockage génèrent 546 emplois, la recherche 636, plaçant l’Occitanie au deuxième rang national pour cette dernière. Chaque domaine avance, avec sa cadence propre.
Skeleton Technologies : un pari estonien à Toulouse
Dans ce tableau, une silhouette se détache : Skeleton Technologies. Venue d’Estonie, l’entreprise mise 600 millions d’euros sur la Ville rose pour y implanter un centre de R&D et une usine de “SuperBatteries”, ces systèmes de stockage d’énergie nouvelle génération. À la clé, 300 emplois – ingénieurs, techniciens, chercheurs – et une ambition claire : ne pas subir la transition énergétique, mais y laisser une empreinte.
Géographie d’un dynamisme mesuré
Les origines des investisseurs ne surprennent guère : l’Allemagne domine avec 22 % des projets et 800 emplois, talonnée par les États-Unis (12 %). Côté territoires, la Haute-Garonne s’impose (46 % des emplois), suivie de l’Hérault (24 %) et du Gard (11 %). Pas de grand bouleversement, mais une consolidation patiente des forces en présence.
Une solidité sans emphase
En 2024, l’Occitanie n’a pas réinventé la roue. Elle a construit, produit, innové, un projet après l’autre. Des usines s’élèvent, des laboratoires s’activent, des emplois s’enracinent. Dans un paysage économique parfois chahuté, la région tient son cap. Sans éclat superflu, elle trace une voie qui tend à rassurer. Et en 2025, cela compte déjà pour beaucoup.