La mairie de Montpellier impose désormais à ses employés de renoncer à l’utilisation de ChatGPT, soulevant des questions sur les motivations de cette décision et la faisabilité de sa mise en œuvre.
Pour la première fois en France, une mairie a décidé d’interdire l’utilisation de ChatGPT, un chatbot développé par OpenAI, à ses employés. Manu Reynaud, l’adjoint du maire en charge du numérique à Montpellier, a annoncé cette interdiction « par précaution et à titre conservatoire ». Outre les employés municipaux, cette mesure concerne également les interlocuteurs externes de la mairie, notamment dans le cadre de contrats. Cette décision fait suite à d’autres interdictions similaires, comme celle en vigueur à Sciences Po.
Motivations de sécurité et implications juridiques
L’interdiction repose principalement sur des questions de sécurité. Manu Reynaud explique qu’il est impossible de garantir que les informations échangées avec ChatGPT seront protégées contre d’éventuelles violations de sécurité, de droits ou de confidentialité. Cette préoccupation s’étend aux partenaires externes de la mairie, en particulier ceux impliqués dans des contrats.
En outre, l’utilisation de ChatGPT pour traiter des données confidentielles, sensibles et personnelles peut présenter des risques en termes de fuites et d’erreurs. L’élu souligne également les implications juridiques potentielles, notamment en ce qui concerne les marchés publics basés sur des volumes horaires de travail.
Faisabilité de l’interdiction et impact sur l’avenir
La principale difficulté pour mettre en œuvre cette interdiction réside dans l’absence de moyens de contrôle efficaces. ChatGPT est accessible gratuitement sur Internet, sans nécessiter l’installation d’un logiciel. De plus, les employés peuvent contourner les restrictions en utilisant leur propre équipement et connexion.
Actuellement, seule l’utilisation de ChatGPT est visée par cette interdiction, et d’autres modèles de langage comme Bard de Google ne sont pas concernés. Toutefois, Manu Reynaud ne souhaite pas bloquer l’usage de toutes les IA. Il a demandé au maire de Montpellier, Michaël Delafosse, de travailler avec des experts pour évaluer les changements induits par l’arrivée de l’IA et la manière dont cette technologie pourrait être utilisée pour soutenir l’action locale.