Fondée en 2016 par Thomas Sechaud et Thomas Zunino, la start-up occitane T.zic, spécialisée dans la désinfection de l’eau par rayonnement ultraviolet, a su s’adapter à la crise du Covid-19 et a lancé en juin dernier l’Uvocare, un boîtier de désinfection de masques et d’objets par diodes LED UV-C destiné aux entreprises. Entretien avec Thomas Sechaud, directeur général de T.zic.
L’ultraviolet comme arme anti-Covid
Ayant pour vocation d’apporter des solutions technologiques aux problématiques environnementales et sanitaires d’aujourd’hui et demain, T.zic a fait de sa technologie de désinfection de l’eau par rayonnement ultraviolet applicable en point d’usage sa réputation. Il s’agit de lampes LED, que la start-up commercialise depuis 2018 sous la marque Uvoji. « Chez T.zic, nous maîtrisons tout le cycle de conception jusqu’à la commercialisation. Tout est fait en France, ce qui nous permet de garantir la qualité des produits et leur efficacité », annonce Thomas Sechaud, directeur de la start-up.
« En mars dernier, lorsque la période de confinement est arrivée, nous avions le choix : soit nous faisions le dos rond en attendant que la crise passe, soit nous mettions en place notre savoir-faire pour pouvoir proposer rapidement une solution », explique Thomas Sechaud. L’entreprise a ainsi développé l’Uvocare, un boîtier de désinfection basé sur la technologie LED UV-C et s’adressant à tout type d’entreprises (secteur tertiaire, bijoutiers, opticiens, etc.), dans lequel on peut y déposer les masques, mais aussi « tout objet du quotidien, que l’on va manipuler entre salariés et clients, comme les téléphones, les badges ou les clés », précise-t-il.
Simple, rapide, efficace et sûr
Tout d’abord, le boîtier Uvocare se distingue par sa simplicité. Il suffit d’ouvrir le couvercle, d’y insérer les objets et de lancer le cycle de désinfection, allant de 30 secondes pour les objets, et jusqu’à 3 minutes pour les masques. Niveau résultat, la solution révèle une efficacité redoutable. « Nous avons des résultats supérieurs aux attentes des normes françaises de désinfection par UV. Nous avons aussi fait certifier qu’après 100 cycles de désinfection par UV, les masques de protection gardaient toutes leurs propriétés filtrantes, sans dégrader les matériaux », se réjouit Thomas Sechaud.
Connue depuis plusieurs années pour être efficace contre les bactéries et les virus, l’exposition aux rayons ultraviolets n’en est pas moins dangereuse pour la santé. En cela, la start-up a mis un point d’honneur à développer un boîtier le plus sûr d’usage, sans nécessiter ni protection ni formation. « Avec l’Uvocare, il n’y a aucun risque pour que l’utilisateur soit exposé aux rayons ultraviolets, ce qu’il faut absolument éviter. Si une personne ouvre le boîtier avant la fin du cycle, ou si le produit tombe et s’ouvre, les lampes LED s’éteignent instantanément et automatiquement », assure-t-il.
Un impact sanitaire, environnemental et économique
Vendu 349 euros hors taxe, l’Uvocare s’adresse aujourd’hui principalement aux entreprises, leur permettant d’avoir à la fois un impact sanitaire et environnemental. « La durée de vie du boîtier, c’est environ 600.000 cycles de désinfection. Cela fait 600.000 lingettes que l’on n’utilise pas, et qui, mises à plat, représenteraient quatre terrains de football. L’Uvocare permet aussi d’éviter le recours au masque à usage unique, que l’on retrouve déjà dans nos jardins publics, dans les océans et dans les mers », explique le directeur général de T.zic.
En plus d’être respectueux de l’environnement, le boîtier affiche un impact économique non négligeable pour les entreprises. « Une entreprise aujourd’hui fournit à ses salariés deux masques chirurgicaux par jour, ou des masques en coton certifiés pour 10 ou 30 lavages. Avec l’Uvocare, elle peut fournir à ses salariés deux masques en coton qu’ils pourront réutiliser quasiment à l’infini. Pour une entreprise de 10 salariés, le produit est rentabilisé en un mois », affirme Thomas Sechaud.
Une version grand public en cours de développement
Comptant un chiffre d’affaires de 400.000 euros, la start-up a connu un très fort ralentissement concernant le secteur de l’eau, dû à la crise du Covid-19. L’Uvocare, dont les débouchés sont urgents et importants, devrait permettre à la start-up d’atteindre ses objectifs pour l’année 2020. « Nous avons prévu de produire 10.000 unités d’ici la fin de l’année, qui seront vendues via nos réseaux de distribution et notre site internet, en France et à l’étranger. Cela devrait nous permettre de maintenir notre objectif initial, fixé en début d’année à 2,5 millions d’euros de chiffre d’affaires », prévient le cofondateur de T.zic.
Avec déjà près 200 entreprises clientes, généralement de 10 à 15 salariés, Thomas Sechaud confie qu’une version grand public est en cours de développement. « Même si nous avons parmi nos clients certains particuliers qui commandent l’Uvocare sur notre site, nos forces commerciales et techniques sont aujourd’hui centrées sur sa commercialisation à destination des entreprises. Une version grand public devrait, elle, voir le jour vers la fin de l’année, ou au début de la prochaine », conclut-il.
Propos reccueillis par Clément Seilhan