En 2017, Amazon a été l’entreprise qui a le plus investi en R&D au niveau mondial (22,6 milliards de dollars), tandis que son chiffre d’affaires progressait de 30% (179 Mds$, soit plus de 148 milliards d’euros) et que ses bénéfices nets se sont élevés à 3 Mds$. Ce sera l’entreprise à surveiller ce second semestre 2018.
Ces dernières années, Amazon semblait être le représentant le plus discret des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft). Ce n’est plus le cas et – au vu des sommes investies par Amazon en R&D – cela va durer quelques années. Concrètement, Amazon a consacré 22,6 Mds$ à la recherche et au développement en 2017. C’est quasiment trois fois plus que Facebook (7,8 Mds$), dont les démêlés judiciaires ont attiré la plupart des regards.
Quant aux trois autres, ils suivent Amazon, mais à bonne distance : Google avec 16,6 Mds$, Microsoft avec 12,3 et Apple avec 11,16. A eux 5, les GAFAM ont investi plus de 70 Mds$ en R&D pour la seule année 2017. La somme atteint même 84 Mds$ si l’on inclue les 13,1 Mds$ investis par Intel en R&D (Intel est 3ème du classement des investissements en R&D des entreprises américaines, établi par FactSet). A titre de comparaison, l’Europe a consacré dans le même temps environ 200 Mds (240 Mds$), investis par près de 600 entreprises.
Amazon est ainsi devenu le numéro 1 mondial des investissements en R&D et a réalisé en juin 2017 la plus importante acquisition de son histoire en rachetant la chaîne de supermarchés bio Whole Foods Market pour 13,7 Mds$, ce qui lui a permis de devenir la 6ème enseigne de grande distribution dans le monde. En France, Amazon n’a pas racheté directement une enseigne de la grande distribution, mais a passé un accord avec Monoprix pour que ses clients aient accès à une offre de produits alimentaires.
Les investissements d’Amazon en R&D concernent notamment l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le commerce et la possibilité pour les clients de faire leurs courses sans avoir à sortir un quelconque moyen de paiement. Dans ce registre, son concurrent direct est le géant chinois Alibaba.
Facebook & sites de rencontres
Dans le même temps, Facebook a fait le buzz cette semaine avec ses fonctionnalités de site de rencontres, annoncées lors du F8, son congrès dédié aux développeurs, par son patron Mark Zuckerberg. Cette annonce s’apparente fort à l’usage d’une « poudre de Perlimpinpin », car Facebook n’a certainement pas consacré 7,8 Mds$ en 2017 pour développer un « site de rencontres », même si 10% des 2 milliards d’utilisateurs de Facebook dans le monde sont potentiellement concernés, soit 200 millions de personnes. Dans le même esprit, Facebook a annoncé qu’il devenait possible pour les utilisateurs de supprimer leur historique de navigation, de faire de la traduction instantanée et, plus généralement, d’atteindre un meilleur niveau de sécurité et de confidentialité. Il est clair que ces différentes annonces sont des réponses à « l’affaire Cambridge Analytica ».
En fait, Facebook investit lui aussi dans l’intelligence artificielle, mais sans faire d’annonce cette année, ce qui laisse les coudées franches à Amazon.
Et la France dans tout cela ? Même pas peur ! Elle investit deux fois plus dans la R&D qu’Amazon, quand même…
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