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Le 3 septembre dernier, le BIC Montpellier, aux côtés d’EDF et SLB, a inauguré Henera, le premier incubateur de start-up liées aux énergies décarbonées, au cœur de la Halle de l’Innovation à Montpellier.
« Nous n’avons jamais autant consommé d’énergie, et le défi de la décarbonation n’a jamais été aussi grand », lance Olivier Peyret, président France de SLB et directeur d’Energies Nouvelles Europe, à l’occasion de l’inauguration de l’incubateur Henera, destiné aux start-up expertes en énergies décarbonées. Ce dispositif permet à plusieurs jeunes pousses d’accéder à ce que le BIC Montpellier peut offrir : carnet d’adresses, expérimentations auprès de partenaires industriels et conseils avisés d’experts du sujet. « La métropole de Montpellier est déjà un hub de l’innovation », estime Sylvain Vidal, directeur à l’action régionale en Occitanie d’EDF. « En France, il y a beaucoup de travail à faire dans le sens de la décarbonation, puisque 65 % de l’énergie que nous utilisons dans la vie de tous les jours est carbonée. »
Parmi les quatre entreprises incubées à Henera, CO2 Pulse, basée à Paris, développe une plateforme afin de réduire les émissions de dioxyde de carbone de la chaîne logistique. « Nous avons l’avantage de pouvoir intervenir dès la chaîne d’approvisionnement et d’être efficace tout de suite », précise Mirko Mlatac, dirigeant de l’entreprise. « Nous avons hésité à nous installer en Californie, mais Henera nous a convaincus. » Damien Voiry, chercheur au CNRS de Montpellier, est porteur du projet e-Ethylène : « Nous voulons valoriser le CO2 d’origine industrielle en l’électrolysant pour le transformer en éthylène, élément de base du plastique. »
Des éoliennes de seconde main
Alexandre Bousquet, président de la plateforme montpelliéraine Renvo (ex-Everwinds), qui vise à donner une seconde vie aux parcs éoliens, interroge : « Saviez-vous que plus de 7000 éoliennes seront démantelées d’ici 2025, rien qu’en Occitanie ? » Son objectif, faciliter la mise en contact des propriétaires de parcs éoliens « pour faire de la seconde main d’éoliennes ».
Autre entreprise incubée chez Henera : le Montpelliérain Tellus AI, sous la houlette de Léo Lemordant, PDG. « Grâce à l’intelligence artificielle, nous voulons anticiper le changement climatique. Cet outil permettra de prévoir des sécheresses dans les années à venir, et pas seulement en 2050 », lâche-t-il. « Nos premiers clients sont des assureurs, mais nous pourrions servir à des viticulteurs par exemple. »
« Tous ces projets ont une ambition internationale à long terme », précise Isabelle Prévot, directrice du BIC de Montpellier. « Ils doivent nous aider à nous passer de pétrole. » Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole, déplore la baisse du fonds vert en 2024, soutien au financement de la transition écologique dans les territoires. « Ces projets sont pleins de promesses. Ce n’est pas correct de tailler le fonds vert alors que nous sommes au pic des investissements des mandats en cours, régionaux ou municipaux », souffle-t-il.
Jules Mestre
Sur la photo : XXX. Crédit : XX.