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À l’heure des Smart Cities au virage écologique résolu, Kawantech a sa carte à jouer. La PME propose un capteur intelligent de mouvements, intégré aux lampadaires, permettant de réduire la consommation d’électricité. Elle vient de participer au dernier CES de Las Vegas.
Kawantech ne cache pas les origines bretonnes de son président-fondateur, Yves Le Hénaff. « En breton, kawan signifie la chouette. Or, une chouette, ça voit la nuit, c’est silencieux et ça veille. Exactement comme nos capteurs-caméras qui s’adaptent à tout lampadaire », explique le créateur de Kawantech, PME basée à Toulouse depuis 2011. Son système d’optimisation intelligent de l’éclairage public permet d’analyser les mouvements sous le lampadaire et, par repérage de la masse en déplacement ainsi que de sa vitesse, d’identifier la catégorie du passant, piéton, vélo ou véhicule. L’intensité de l’éclairage est ainsi adaptée. L’information peut aussi être communiquée au réverbère suivant pour qu’une bulle de lumière suive la forme en circulation. « Cette technologie permet une économie de consommation d’électricité de 65% dans l’éclairage des villes de plus de 100.000 habitants », décrit Yves Le Hénaff, qui démine au passage le problème de protection de la vie privée. « Aucune photo n’est prise par notre capteur donc aucune communication d’information sur des données d’identification du piéton ou du véhicule n’est possible », assure le dirigeant.
Présent dans cinquante villes en France
Soutenu par Business France qui lui a permis d’être présent au dernier salon CES de Las Vegas, le plus grand rassemblement mondial dédié aux nouvelles technologies, Kawantech espère gagner en visibilité internationale. La société équipe déjà en partie une cinquantaine de villes en France, dont Toulouse en premier lieu avec 2000 lampadaires et une montée en puissance à venir de 1000 réverbères supplémentaires par an pendant trois ans. Paris, Strasbourg, Rennes, Bordeaux ou Lille figurent au portefeuille de la PME. « Notre chiffre d’affaires 2020 est resté stable par rapport à 2019 à un niveau de 400.000 euros. Ceci n’est pas dû au Covid lui-même mais, de manière indirecte, au retard dans les élections municipales qui a entraîné un glissement des marchés publics », souligne Yves Le Hénaff. Or, la société s’appuie indirectement sur la commande publique pour gagner en parts de marché.
Capter aussi les communes de petite taille
« Nous fournissons notre capteur aux opérateurs d’infrastructures, tels Eiffage, Vinci, Bouygues ou Spie, qui installent les lampadaires. Eux-mêmes répondent aux appels d’offres des collectivités auxquelles nous nous adressons directement pour promouvoir notre solution », détaille le dirigeant. Un nouveau modèle de commercialisation via des syndicats publics départementaux chargés de l’infrastructure électrique technique vient également de voir le jour. Dans le Tarn, Kawantech fournit ainsi au syndicat d’énergie ses capteurs intelligents de mouvements dans six villes de taille moyenne ou petite. « Cela permet à ces communes de s’approprier à un prix raisonnable, sans augmentation d’impôts, une technologie innovante », explique Yves Le Hénaff. Kawantech compte réaliser un chiffre d’affaires de l’ordre de 3 millions d’euros en 2022. La PME de vingt salariés a déjà levé 7 millions d’euros depuis sa création en 2011 et prévoit un nouvel apport de fonds de l’ordre de 10 millions d’euros prochainement.
Isabelle Meijers
Sur la photo : Yves Le Hénaff, ingénieur en informatique réseaux et président-fondateur de Kawantech, est un entrepreneur en série. Il a revendu en 2004 une première start-up IPricot au groupe Bull avant de créer Borea à l’origine des services d’alerte des radars Coyote. Crédit : Hélène Ressayres – ToulÉco.