À l’occasion des 20 ans des Trophées de l’Économie Numérique, qui se dérouleront le 30 juin prochain à Albi, la rédaction de Midenews part à la rencontre d’anciens lauréats afin de revenir sur leur expérience, sur ce que leur ont apporté ces trophées, mais aussi sur l’actualité de leur entreprise. Cette semaine, nous avons interrogé Emmanuel Petit, cofondateur de Liberty Rider, lauréat du Prix Toulouse Métropole en 2016.
Emmanuel Petit, comment présenteriez-vous l’activité de Liberty Rider à ceux qui ne vous connaîtraient pas encore ?
Nous sommes une application mobile destinée aux motards qui a pour fonction première de sauver des vies. Les motards représentent 20 % des tués sur la route alors que 2 % des véhicules qui y circulent sont des motos. De plus, 40 % des accidents graves se déroulent en campagne, là où il n’y a personne. Nous avons donc créé un système, accessible à tous via un smartphone, capable de détecter les accidents à moto pour appeler automatiquement les secours. Ceci était notre postulat de base, postulat sur lequel nous avons fait nos preuves puisque nous avons été utiles à 2000 motards, dont 150 qui se trouvaient dans des situations très critiques. Par la suite nous avons eu envie d’ajouter à notre système de sécurité un peu de profondeur par rapport à ce que nous proposions. Nous nous sommes donc penchés sur de nouveaux outils en essayant d’améliorer le quotidien des motards à travers de nouveaux outils, un peu plus « fun ». Pour exemple, nous avons développé un GPS Motard, qui, à l’inverse d’un Waze qui va proposer l’option la plus rapide, va ici calculer l’itinéraire qui procurera le plus de plaisir de conduite.
Comment vous est venue l’idée de créer Liberty Rider ?
C’était durant l’été 2015 lorsque mes parents sont partis de Charente pour s’installer vers Saint-Gaudens. À ce moment-là je me suis vite retrouvé sur des toutes petites routes de campagne, avec beaucoup de graviers et sans personne autour. Je n’étais pas rassuré, je me demandais « que ce passerait-il si je tombais ? ». Chemin faisant, je ne trouvais pas de solutions préexistantes, j’ai donc commencé à réfléchir sur un système de sécurité au moment où je rencontrais les futurs cofondateurs de Liberty Rider. J’ai lancé le site internet et la page Facebook en juillet 2015, puis nous avons sorti notre première version bêta en février 2016.
En 2016, vous gagniez le Prix Toulouse Métropole aux Trophées de l’Économie Numérique. À l’époque, pourquoi aviez-vous postulé aux TEN ?
Nous faisions partie de réseaux dans lesquels on nous avait parlé de ces trophées. Nous avons pensé que cela représentait une belle opportunité pour Liberty Rider, à un moment où nous nous cherchions encore dans notre business model. Confronter notre projet à des personnes qui représentent le numérique, c’était l’occasion de conforter certaines idées. Et puis, ces trophées donnent de la visibilité et du crédit, ce qui était d’autant plus important pour un projet aussi jeune que le nôtre.
Votre prix aux Trophées de l’Économie Numérique a-t-il eu l’effet escompté ?
Au-delà de nous avoir permis de commencer à créer notre réseau, ça nous permis de dire que des gens qui ont la tête bien faîte pour juger ce genre de projets l’ont estimé crédible. Ça a été un argument supplémentaire lors de présentations commerciales devant de potentiels prospects.
Aujourd’hui, quelle est l’actualité de Liberty Rider ?
Nous avons un modèle BtoC qui permet aux motards de télécharger directement notre application et de s’abonner, mais nous avons aussi un modèle BtoB, qui nous permet d’avoir des partenariats avec différents assureurs (Macif, la Matmut, AXA, la Mutuelle des Motards etc.) afin qu’ils puissent offrir Liberty Rider à leurs clients. Notre objectif aujourd’hui, c’est de répliquer ce même business model BtoB dans d’autres pays européens, et de s’y positionner comme le tiers de confiance qui permet de communiquer et créer ce lien entre motards et assurances. Pour 2021, nous avons pour objectif de lancer Liberty Rider en Italie, qui est le plus gros marché européen en termes de deux roues et de motos grosses cylindrées, ainsi qu’aux Pays-Bas, où la croissance des deux roues est conséquente. Sur du moyen long terme, nous aimerions sortir l’application en Allemagne et en Espagne.
Pour participer aux Trophées de l’Économie Numérique, rendez-vous sur https://www.lamelee.com/trophees-de-leconomie-numerique/.
Photo : Emmanuel Petit, cofondateur de Liberty Rider. Source Liberty Rider. Crédits D.R.