L’écosystème numérique montpelliérain, riche de plus de 200 start-ups, se prépare à une année décisive. La French Tech Méditerranée, porte-voix de ces jeunes entreprises, dévoile ses priorités pour naviguer dans un contexte économique incertain. Entre transition écologique, Medtech, et soutien à l’innovation, l’association trace les grandes lignes d’une stratégie ambitieuse.
La French Tech Méditerranée entame 2025 avec une feuille de route ambitieuse et une détermination renouvelée. Pourtant, cette dynamique se déploie dans un climat d’incertitude économique qui inquiète particulièrement les jeunes entreprises du numérique. Représentant plus de 200 start-ups entre l’Hérault et le Gard, l’association se trouve à la croisée des chemins, cherchant à concilier ses missions de soutien à l’innovation et les défis imposés par un contexte budgétaire tendu.
Au cœur des préoccupations figurent deux dispositifs clés : le Crédit d’Impôt Innovation (CII) et le statut de Jeune Entreprise Innovante (JEI). Ces aides, qui ont soutenu des projets de recherche et développement essentiels pour de nombreuses start-ups, pourraient être remises en question dans le cadre des mesures d’austérité prévues au budget 2025. Leur éventuelle suppression pourrait peser lourdement sur les projets innovants en Occitanie et fragiliser des centaines d’emplois dans la région.
Face à cette perspective, les start-ups locales ne restent pas passives. Une pétition en ligne dénonce ces réformes, tandis que la French Tech Méditerranée cherche à renforcer ses collaborations avec des acteurs stratégiques tels que l’Université de Montpellier et le CNRS. Ces partenariats visent à valoriser les compétences scientifiques locales et à accompagner les chercheurs dans la création de start-ups, notamment à travers des programmes dédiés, comme les défis DEALS, conçus pour transformer les idées novatrices en projets commercialisables.
L’année 2025 marque également un virage stratégique avec une attention particulière portée aux secteurs de la Medtech et des Deeptech. Ces domaines, déjà bien représentés à Montpellier grâce à des acteurs comme Quantum Surgical, s’intègrent dans le projet Med Vallée, soutenu par la Métropole. L’objectif : positionner le territoire comme un leader national dans ces secteurs de pointe tout en s’inscrivant dans le cadre du programme national French Tech Central.
Au-delà de ces initiatives, la French Tech Méditerranée entend élargir son champ d’action à d’autres filières prometteuses. La sportech, par exemple, bénéficie du succès de VOGO, une start-up montpelliéraine cotée en bourse, qui illustre la capacité de la région à conjuguer innovation technologique et rayonnement international. Par ailleurs, la création prochaine d’un observatoire de l’écosystème numérique vise à mieux cartographier les acteurs locaux et à offrir un outil stratégique aux investisseurs.
Cependant, ces ambitions ne peuvent occulter les défis structurels qui subsistent. La réorganisation interne du réseau, annoncée dans la feuille de route, devra permettre à l’association de gagner en efficacité tout en répondant aux attentes croissantes des start-ups. Par ailleurs, le contexte global de transition écologique pousse la French Tech Méditerranée à inscrire l’innovation durable au cœur de ses priorités, un axe de développement qui pourrait renforcer l’attractivité de Montpellier sur la scène internationale.
En filigrane de ces projets se dessine une question essentielle : comment préserver l’élan entrepreneurial dans un environnement où les soutiens financiers se raréfient ? Alors que la French Tech Méditerranée poursuit son engagement pour accompagner la croissance des start-ups locales, le futur de l’écosystème numérique montpelliérain repose sur un subtil équilibre entre adaptation aux contraintes et valorisation des opportunités.
Sur la photo: Sébastien Lacaze, président de la French Tech Méditerranée (Photo ©DR.)