Montpellier. Une intelligence artificielle au service de la détection précoce des AVC

En s’appuyant sur un partenariat avec le CHU de Nîmes, la start-up montpelliéraine AI-Stroke a constitué le plus grand jeu de données mondial sur les AVC. À terme, son ambition est d’offrir un diagnostic rapide et fiable à l’aide d’une IA embarquée sur des tablettes ou smartphones. Les premiers essais cliniques sont prévus pour 2025.

Peut-on imaginer qu’un simple smartphone puisse, à l’avenir, sauver des vies en détectant les premiers signes d’un accident vasculaire cérébral (AVC) ? C’est le pari audacieux que relève AI-Stroke, une start-up montpelliéraine qui se distingue par son innovation dans le domaine médical. En collaboration avec le CHU de Nîmes, elle a déjà capturé 20 000 vidéos et plus de 6 millions d’images de patients en phase aiguë d’AVC, constituant ainsi un jeu de données inédit à l’échelle mondiale.

Le diagnostic de l’AVC reste une tâche complexe, souvent réservée à des neurologues spécialisés. Les symptômes varient considérablement d’un patient à l’autre, rendant difficile une prise en charge rapide et systématique. Les premiers secours, qu’ils soient pompiers ou urgentistes, ne disposent pas toujours des outils nécessaires pour identifier l’AVC avec précision. En France, près de 40 % des AVC passent inaperçus lors des premiers examens, une situation critique lorsque l’on sait qu’à chaque minute, ce sont deux millions de neurones qui disparaissent chez une victime non traitée.

AI-Stroke vise à inverser cette tendance grâce à son neurologue numérique. En analysant en temps réel des vidéos de patients effectuant des gestes simples — sourire, lever les bras, parler — l’intelligence artificielle serait capable de pré-diagnostiquer un AVC, offrant ainsi un gain de temps précieux dans la course contre la montre qui débute dès l’apparition des premiers symptômes.

« L’IA parvient déjà à diagnostiquer un AVC dans 74 % des cas et nos performances ne cessent de progresser », précise Cédric Javault, CEO d’AI-Stroke. Les essais cliniques, prévus pour 2025, constitueront une étape clé vers une commercialisation espérée d’ici 2026.

Si cette technologie venait à être intégrée dans les équipements des premiers secours, elle pourrait faciliter l’orientation des patients vers l’un des 150 centres spécialisés sur le territoire, optimisant ainsi leur prise en charge. Un futur où le numérique pourrait bien révolutionner le traitement de l’AVC.