Nicolas Hazard, Inco : « Une nouvelle économie, plus inclusive et durable, est possible »

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Le groupe Inco vient d’ouvrir à Toulouse l’accélérateur Incoplex à destination des start-up à impact social et environnemental. Pour son président et fondateur, Nicolas Hazard, conseiller spécial de la Commission européenne pour l’économie sociale et solidaire depuis 2020, le futur passe par les territoires.

Pouvez-vous nous présenter le groupe Inco ?
Inco, à l’origine le Comptoir de l’innovation, est le premier fonds à impact créé en France pour investir dans des sociétés à fort impact social et environnemental. Depuis 2012, nous avons investi dans plus de cent-vingt entreprises, à hauteur de 25 millions d’euros en Occitanie, au sein d’entreprises comme Ethiquable, dans le Gers, la coopérative agricole les Fermes de Figeac, dans le Lot, Telegrafik à Toulouse ou encore le centre de formation Illusion & Macadam, à Montpellier.

Notre deuxième activité concerne l’incubation de porteurs de projets innovants, solidaires et durables, en cohérence avec notre ADN. Chaque année, la branche Inco Incubators accompagne 700 à 800 projets. Elle est présente dans une soixantaine de pays et compte deux sites en Occitanie, Incoplex Toulouse qui vient d’accueillir sa première promotion, et la Résidence, à Saint-Bertrand-de-Comminges, tiers-lieu et incubateur dédié à l’innovation rurale. Il sera inauguré au printemps.

Dans le cadre d’Inco Academy, nous proposons aussi de la formation à destination des personnes plutôt éloignées de l’emploi. Nous avons déjà formé plus de 200.000 personnes dans le monde, dans plus de quarante pays, aux métiers de l’environnement, du digital, de la santé ou de l’agriculture. C’est aussi ce que nous allons proposer à Saint-Bertrand pour ceux et celles qui souhaitent se lancer ou reprendre une activité agricole.

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Quel est votre modèle économique ?

Le groupe Inco repose sur un modèle un peu hybride, qui mélange plusieurs formes juridiques, des associations et des sociétés commerciales. Notre siège mondial est à Paris et notre siège national à Saint-Bertrand-de-Comminges, mais nous réalisons 95 % de notre activité hors de France, en Asie, en Afrique, en Australie et aux États-Unis. Le fonds Inco Venture fonctionne de manière classique. Des banques et des assurances nous confient des sommes pour investir dans des sociétés et nous rétribuons les actionnaires. Nous gérons ou conseillons une enveloppe d’environ 500 millions d’euros. Pour le volet formation, nous sommes en contrat avec des entreprises ou des collectivités et, pour les incubateurs, nous fonctionnons avec des partenaires. Dans le cadre du nouvel incubateur de Toulouse, nous avons bénéficié d’un fonds de revitalisation de Carrefour. En contrepartie, les start-up que nous accompagnons gratuitement durant neuf mois s’engagent à créer une vingtaine d’emplois en Haute-Garonne d’ici à 2024.

C’est la preuve par l’action de la nouvelle économie à laquelle vous croyez ?
Nous voulons montrer que le capitalisme financier tel qu’il existe aujourd’hui peut évoluer et qu’une économie différente, plus inclusive, créatrice d’emplois et durable est possible. On attend tout des politiques centrales mais pour Inco, le changement des mentalités et de modèle passe par les territoires. Nous voulons créer des « oasis » un peu partout pour accompagner et faire grandir les acteurs de cette nouvelle économie.
Propos recueillis par Johanna Decorse

Sur les photos : Nicolas Hazard, président du groupe Inco qu’il a fondé en 2012. Crédit : James Weston. // La première promotion de l’accélérateur Incoplex Toulouse réunit douze start-up à impact social ou environnemental. Crédit : Incoplex Toulouse.