Ancien d’Airbus, Nicolas Viallet précise la feuille de route du centre toulousain sur l’intelligence artificielle ANITI, qu’il dirige.
Nicolas Viallet a travaillé chez Airbus pendant plus de 18 ans avant de prendre la direction opérationnelle du centre toulousain sur l’intelligence artificielle ANITI (Artificial and Natural Intelligence Toulouse Institute). C’est l’un des quatre centres dédiés à l’intelligence artificielle en France (les autres sont Grenoble, Nice et Paris), créés au printemps dernier. ANITI a déjà fortement recruté des « pointures » internationales de l’intelligence artificielle côté recherche et enseignement (voir ici). Nicolas Viallet précise la feuille de route d’ANITI pour 2020.
- Ces dernières semaines, vous avez annoncé les recrutements de plusieurs « pointures » internationales de l’intelligence artificielle. ANITI est au complet ?
Nicolas Viallet : Certains de nos recrutements ont amenés les projecteurs à se braquer sur des chercheuses et des chercheurs éminents. C’était voulu, mais il ne faut pas oublier qu’ANITI réunit 24 chaires ou groupes de recherche, lesquels mobilisent d’ores et déjà 75 chercheurs opérationnels. De ce côté, ANITI est effectivement au complet. Notre priorité pour 2020 sera de recruter plus de 80 chercheurs, de profil « thésard » ou post-doc, sachant que nous avons déjà réalisé 20 embauches dans ce domaine. En toute logique, l’essentiel de ces recrutements aura lieu au printemps et à l’été prochain et avant la rentrée 2020.
- Un autre axe majeur pour ANITI concerne la formation : où en êtes-vous ?
Nicolas Viallet : En ce qui concerne la formation initiale, nous allons nous appuyer sur les écoles et cursus existants, sachant que l’objectif est d’être prêt pour la rentrée 2020/2021, notamment avec notre « Graduate School ». Nous serons également très actifs dans la formation continue – ou la formation « tout au long de la vie » –
L’école d’été rentre plutôt dans l’axe recherche et s’adresse en premier lieu aux étudiants.
- Une autre des missions d’ANITI est liée au développement économique : quel peut être votre rôle en la matière ?
Nicolas Viallet : Nos premiers interlocuteurs et partenaires ont logiquement été les grandes entreprises. Pour nous l’action principale dans le développement économique est de sensibiliser et de convaincre les PME régionales que l’intelligence artificielle représente une réelle valeur ajoutée pour elles.
- Quand et comment les quatre centres « 3IA » français seront-ils évalués ?
Nicolas Viallet : Les quatre centres 3IA ont reçu un mandat de quatre ans renouvelable. Au milieu de notre premier mandat – soit au printemps 2021 – nous serons évalués sur la base de notre état d’avancement. C’est logiquement l’Agence Nationale de la Recherche (ndlr : ANR) qui fixera les règles, à savoir « comment ? » et « par qui ? ».
- ANITI est-il un projet purement toulousain – comme l’indique l’acronyme – ou un projet occitan ?
Nicolas Viallet : En ce qui concerne l’activité, il y a bien une unité de lieu et elle prend place à Toulouse. En ce qui concerne les collaborations, nous d’avons pas d’interdit, que cela concerne des pôles occitans, ou ceux d’autres régions ou pays. Nous allons notamment travailler avec le Canada sur l’événement qui associe « mobilité » et « intelligence artificielle ».
Propos recueillis par Pascal Boiron, MID e-news