À l’occasion de la journée Femme Numérique ce jeudi 15 avril, la directrice de La Cité de l’Économie et des Métiers de Demain revient sur l’importance de la représentation de la femme dans le domaine de l’informatique et du numérique.
D’Alan Turing à Bill Gates, en passant par Kenneth Thompson, Tim Paterson ou encore Steve Jobs, l’informatique n’a cessé au cours du XXe siècle d’écrire son histoire au masculin. Du moins, c’est ce que les croyances populaires en retiennent, faisant bien trop souvent abstraction du fait que de nombreuses figures féminines ont joué les grands rôles dans l’évolution de l’informatique, comme la comptesse anglaise Ada de LoveLace, connue pour avoir réalisé le premier véritable programme informatique, les six mathématiciennes qui ont entièrement programmé le premier ordinateur électronique dans les années 1940, Grace Hopper, qui a été la conceptrice du premier compilateur pour la programmation d’un langage informatique en 1951, ou encore Mary Keller, qui a soutenu la toute première thèse en informatique en 1965. Fort est de constater que la perception des formations informatiques s’est indubitablement masculinisée depuis les années 1970-1980.
240 millions d’emplois supplémentaires dans le monde
Même si une (ré)ouverture certaine aux femmes de ces métiers ces dernières années ne peut que se constater, elle reste tout de même bien étroite, nouée par des préjugés et des croyances bien ancrées. « La place des femmes dans le domaine du numérique est une place que l’on sait insuffisante, puisque 20% des entrepreneurs d’entreprises tech sont des femmes, et que ces dernières occupent moins de 30% des métiers du numérique », explique Raphaëlle Lamoureux, directrice de La Cité de l’Économie et des Métiers de Demain. À l’aube d’une décennie sous le signe de l’éveil des consciences, la sous-représentation des femmes dans le domaine aussi porteur que celui du numérique constitue aujourd’hui un enjeu majeur pour le monde de demain. « On a tendance à penser qu’il s’agit d’un problème pour les femmes. Or, en réalité, c’est un problème pour les économies dans leur globalité. Une étude récente a montré que, si les femmes occupaient les métiers du numérique et de la tech à hauteur de leurs compétences, nous pourrions créer 240 millions d’emplois dans le monde », précise Raphaëlle Lamoureux.
« À la Cité de l’Économie et des Métiers de Demain, nous pensons, sans mauvais jeu de mots, qu’il faut casser les codes. Nous invitons les femmes et les filles à se projeter, à s’inspirer de femmes qui réussissent très bien dans la tech et le numérique ».
Une journée axée sur l’innovation et les métiers de demain
Ainsi, quelles actions mettre en place pour inciter les femmes à entreprendre et à innover ? Comment intéresser plus de jeunes filles aux métiers techniques du numérique ? Que faire pour construire une société 100% mixte, inclusive et prospère ? Trois questions autour desquelles se réuniront les acteurs de l’écosystème numérique d’Occitanie lors de l’événement la Femme Numérique le 15 avril prochain, afin de proposer des solutions concrètes au cours d’une journée axée sur l’innovation et les métiers de demain. Au programme, une matinée dédiée à l’entrepreneuriat et au financement de l’innovation, et un après-midi orienté RH. Une table ronde finale axée autour du monde numérique de demain aux côtés des élus et représentants du monde de l’entreprise viendra conclure cette journée riche en témoignages inspirants de femmes entrepreneures de la région, de retours d’expérience de professionnelles du numérique, complétés par le point de vue d’acteurs des ressources humaines.
La journée La Femme Numérique pourra se suivre gratuitement et en direct sur la chaîne Youtube de la Mêlée. Pour s’inscrire à l’événement, cliquez ici.
Vous pouvez retrouver l’interview filmée de Raphaëlle Lamoureux ci-dessous.