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SeqOne a levé il y a un an 20 millions d’euros pour se positionner au niveau mondial dans l’analyse génomique. Un marché de pointe qui constitue la clé de voûte de la médecine personnalisée dans les domaines du cancer et des maladies rares.
En janvier 2022, SeqOne a bouclé sa levée de fonds de 20 millions d’euros en trois mois. Un an plus tard, le concepteur et développeur de solutions d’analyse de données génomiques, basé à Montpellier, se place au rang de pépite française tech, présente déjà au-delà de nos frontières. Un parcours jusque-là fidèle à ses ambitions de « devenir le leader mondial de la médecine génomique personnalisée ». Car sa solution logicielle, basée sur le cloud, l’intelligence artificielle et les big data, est en pointe dans ce domaine en pleine croissance. À partir d’une prise de sang, elle traite les données disponibles de séquenceurs à haut débit qui équipent les laboratoires d’analyse. Elle permet ainsi la prévention de mutation génétique grave, le diagnostic de maladies génétiques rares ou la théranostique (contraction de thérapie et diagnostic) par séquençage d’une tumeur cancéreuse.
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SeqOne fournit actuellement, en France, à plus de la moitié des CHU et des Centres de lutte contre le cancer (CLCC) ainsi qu’à tous les laboratoires privés de pathologie médicale, tel Eurofins Biomnis, un accès à sa plateforme web. « Le paiement se fait à l’acte ou par abonnement. Notre solution fournit une aide à l’analyse génétique précieuse pour les biologistes, les généticiens, les gynécologues ou les oncologues qui peuvent prescrire le traitement le plus adapté », explique Nicolas Philippe, PDG cofondateur de SeqOne, docteur en bio-informatique et génétique et ancien chercheur à l’Inserm. La medtech de soixante salariés, cocréée avec Jean-Marc Holder et Guillaume Buwalda en 2017, est le résultat d’un projet de maturation de la Région, encouragé par la Satt.
Cap sur l’export
En cinq ans depuis sa fondation, SeqOne assure avoir multiplié par dix son chiffre d’affaires, selon son PDG, qui le place « entre 2 et 5 millions d’euros en 2022 ». Les dernières données publiques datent un peu : un chiffre d’affaires de 377.000 euros en 2019. La levée de fonds de SeqOne de 20 millions d’euros a été menée auprès d’Omnes, Mérieux Equity Partners, Software Club et ses investisseurs historiques Elaia, Irdi Capital Investissement et Bpifrance, qui avaient déjà abondé pour 3 millions d’euros en 2019. Ce nouveau tour de table a été en partie fléché vers l’internationalisation de la solution de SeqOne, à commencer par l’Europe. « Nous avons embauché en 2022 des commerciaux et noué des partenariats avec des distributeurs en Espagne, en Italie ou au Royaume-Uni. Notre objectif est de doubler le chiffre d’affaires en 2023 par l’export », précise Nicolas Philippe.
Investissement en recherche et développement
Autre poste nécessitant un financement massif, la R&D. « Nous avons aussi consacré une grande partie de la levée de fonds au développement de nouveaux biomarqueurs intéressant les grands laboratoires biopharmaceutiques et à l’automatisation de notre solution pour gagner encore en rapidité et précision d’analyse », indique Nicolas Philippe. Compte-tenu de ces investissements massifs, l’entreprise n’est pas encore rentable mais devrait atteindre l’équilibre d’ici à trois ans. Une dizaine de brevets sont en cours de délivrance pour protéger les innovations de SeqOne.
Isabelle Meijers
Sur la photo : Nicolas Philippe, PDG de SeqOne, qu’il a cofondé en 2017 avec Jean-Marc Holder, directeur stratégique de la medtech, et Guillaume Buwalda, directeur technique. Crédit : SeqOne.