Le 3 avril 2025, le cinéma CGR de Rodez, d’ordinaire refuge des amateurs de blockbusters, deviendra une agora des temps modernes. Dès 17h45, les portes s’ouvriront, et une foule curieuse – agriculteurs en quête de solutions, pros du numérique, citoyens intrigués – se pressera pour une soirée hors du commun. Orchestrée par l’association SisMiC dans le cadre de la Quinzaine Franco-Allemande d’Occitanie, cette rencontre promet de semer des idées neuves sur un sujet brûlant : comment le numérique redessine l’agriculture. Gratuit, ouvert à tous, l’événement s’annonce comme un carrefour où l’on parlera autant de robots dans les champs que de blé sur les écrans.
À la baguette, Lola Cros, journaliste et voix du podcast Finta!, orchestre un programme dense de 18h à 20h30. Face à elle, un casting éclectique : des poids lourds comme BOSCH, des semenciers visionnaires comme RAGT, des acteurs locaux comme NATERA, sans oublier les experts d’AD’OCC, de SUPAGRO et de NAÏO TECHNOLOGIES. Leur mission ? Montrer, chiffres et expériences à l’appui, que l’agriculture n’est plus seulement une affaire de terre et de sueur, mais aussi de données et d’algorithmes.
Des champs aux data centers
Le ton est donné dès l’intervention de BOSCH. Elian Verdier, directeur de la division Mobile chez Bosch Rexroth France, et Benoît Meslin, Sales Project Director, déroulent leur vision : des outils numériques au service d’une agriculture durable. Tracteurs connectés, capteurs intelligents – chez BOSCH, on ne cultive plus seulement des hectares, mais des gigaoctets de données pour optimiser chaque goutte d’eau ou kilo d’engrais. À leurs côtés, RAGT, spécialiste de la sélection végétale, fait entrer la génétique dans l’ère du numérique. Christophe Sereno, CIO, et Philippe Dufour, patron des technologies de sélection, expliquent comment les algorithmes dopent la création de variétés résistantes au climat ou aux maladies. « La sélection végétale, c’est un peu comme Tinder pour les plantes, mais avec plus de science et moins de selfies », pourrait-on plaisanter en les écoutant.
Puis vient NATERA, avec Florent Vernhet, qui raconte une révolution plus terre-à-terre : la contractualisation des collectes céréalières via smartphone. Fini les paperasses interminables ; un clic, et le blé trouve preneur. Simple, efficace, presque trop beau pour être vrai. Pendant ce temps, Anne Portal (AD’OCC) et Bruno Tisseyre (SUPAGRO) plongent dans la robotique agricole, un domaine où les machines ne se contentent plus de labourer, mais anticipent, analysent, décident. Enfin, Aymeric Barthes, co-fondateur de NAÏO TECHNOLOGIES, clôt le bal avec une promesse : des robots autonomes qui désherbent ou sèment, libérant les agriculteurs des tâches ingrates. « Les tendances qui façonnent l’avenir du secteur agricole », annonce-t-il. On l’écoute, et on se prend à rêver d’un monde où les épouvantails seraient des drones.
Un exemple qui parle
Prenons NAÏO TECHNOLOGIES. Leur robot Oz, petit engin roulant aux airs de jouet futuriste, sillonne déjà les vignes et les champs de légumes. Capable de désherber sans herbicides, il travaille jour et nuit, guidé par des capteurs et une IA affûtée. Résultat ? Moins de chimie, moins de fatigue, et une facture allégée pour l’agriculteur. C’est concret, c’est en marche, et ça donne envie d’y croire. Pendant ce temps, chez RAGT, on apprend que des modèles prédictifs permettent de simuler des croisements végétaux en un temps record, là où il fallait autrefois des années d’essais. Le numérique, ici, n’est pas un gadget : il accélère la résilience face à un climat qui ne fait plus de cadeaux.
Une journée qui déborde d’idées
Et ce n’est pas tout. Le même jour, dès 15h, une trentaine de chanceux pourront explorer l’exposition « Soulages et l’Allemagne » au Musée Soulages, guidée par Christophe Hazemann, directeur adjoint. Une parenthèse culturelle offerte par SisMiC, avant de basculer vers le cinéma à 20h pour Zwei zu eins, une comédie allemande signée Natja Brunckhorst, proposée par le Comité de Jumelage Rodez-Bamberg. Entre art, numérique et convivialité – le dîner au Café Bras complète le tableau –, la journée a des airs de marathon intellectuel.
Dernière ligne droite
Attention, il faudra être rapide : les inscriptions ferment le 29 mars 2025, contraintes logistiques obligent. Un clic sur HelloAsso, et vous voilà dans la boucle. À Rodez, ce jeudi d’avril, on ne parlera pas seulement du futur de l’agriculture ; on le verra prendre racine sous nos yeux. Reste une question : et si le numérique, loin de déshumaniser les champs, leur redonnait un souffle nouveau ? Réponse dans les travées du CGR, entre deux idées brillantes et un café bien serré.