Innov’Atm a développé un algorithme permettant de prédire l’évolution du trafic des avions. Cette société, qui vient de lever un million d’euros, s’implante aussi sur le marché de la gestion des drones.
Stéphane Bascobert et Amine Karray, les deux fondateurs de Innov’Atm, emploient seize salariés. Crédits DR.
Parfois, l’actualité tombe à pic. Alors qu’Innov’Atm annonce une (deuxième) levée de fonds d’1 million d’euros auprès du groupe Aéroports de Paris (ADP) et du fonds d’amorçage Irdinov, Gatwick a été paralysé le 20 décembre dernier. Le deuxième aéroport de Londres a été contraint de fermer après que deux drones aient été aperçus survolant la zone. Le scénario s’est répété, toujours à Heathrow, après le signalement d’un drone mardi 8 janvier.
Pour éviter ce type d’incident, l’entreprise installée à Cugnaux a mis au point deux solutions. La première, développée avec le groupe ADP, Thalès et l’Aviation civile, repère, détecte et neutralise les drones sur des sites dits sensibles, en utilisant des capteurs de radiofréquence, des caméras, des radars et un algorithme d’apprentissage automatique. En test actuellement à Roissy-Charles-de-Gaulle, cette solution devrait être commercialisée au premier semestre.
C’est ce qu’espère Stéphane Bascobert, le co-fondateur d’Innov’Atm, qui ajoute qu’un autre outil de gestion de drone est opérationnel. « Il s’agit d’une plateforme dématérialisée sur laquelle les opérateurs peuvent déclarer les missions, déposer les pièces réglementaires et les trajectoires », poursuit-il. « Ainsi les autorités compétentes peuvent les lire et les consulter. Et les dronistes, on en compte 8000 en France, peuvent gagner du temps ». Avec ses deux nouvelles innovations, Innov’Atm vise les marchés d’Asie du Sud-Est, les Emirats arabes unis et l’Amérique latine.
Première levée de fonds de 500.000 euros en 2016
Fondée en 2014 par les deux ex-ingénieurs issus des équipes de développement de la division Aerospace de Thales, Innov’Atm s’est illustrée en créant une solution exploitant l’intelligence artificielle pour fluidifier le trafic aérien. Ce logiciel, qui inclue un moteur de calcul de données (trajectoire du vol, météo, performance de l’avion…) et des algorithmes de séquencement, gère les roulages des appareils sur le tarmac, anticipe les atterrissages et évite les temps d’attente inutiles à l’entrée des pistes.
Cet outil informatique appelé SkyKeeper « aide les contrôleurs aériens dans leur décision », assure Stéphane Bascobert. « Ils peuvent alors changer l’ordre d’arrivée des appareils avant leur descente, prenant en compte les turbulences ». Certaines générées par un gros-porteur entraînent un temps d’attente de quatre minutes entre deux atterrissages. Pour développer ce logiciel, la start-up avait alors bouclé en 2016 une première levée de fonds de 500.000 euros, déjà auprès d’Irdinov.
Audrey Sommazi, Touleco