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Déjà fer de lance du spatial civil avec un quart des effectifs européens accueillis, Toulouse s’apprête à devenir capitale du spatial de défense. La France va en effet y installer son commandement national dédié. Explications.
La nouvelle – officialisée par le président Macron ce week-end – va encore conforter Toulouse comme capitale du spatial. A partir de septembre, la Ville rose accueillera en effet le futur commandement de la défense spatiale française, placé sous la houlette de l’armée de l’air, qui au passage change d’attribution pour devenir l’armée de l’air et de l’espace. Cette nouvelle entité rassemblera les moyens nationaux consacrés au spatial de défense, et jusque là répartis sur plusieurs corps d’armée.
Grâce à la création de ce centre, « nous renforcerons notre connaissance de la situation spatiale, nous protégerons mieux nos satellites, y compris de manière active », a expliqué Emmanuel Macron, la veille du 14 juillet, à l’occasion de son traditionnel discours aux armées.
Ce nouveau centre devrait accueillir près de 200 personnes qui seront mobilisées pour assurer la protection de l’espace français et devrait ensuite monter en puissance. Car si les missions de ce structure doivent être précisées dans les semaines à venir par la ministre des Armées Florence Parly, celle-ci a déjà délivré ses premiers constats. Interrogée par nos confrères de France Inter dimanche 14 juillet, elle commente : « L’espace est devenu un terrain de conflictualité. Il y a 1500 satellites autour de la Terre, il y en aura 7000 dans dix ans, et ces satellites sont de plus en plus considérés comme des objets qui peuvent être espionnés ou modifiés », explique-t-elle. « il ne faut pas être naïf, il faut pouvoir protéger ce qui est vital pour le fonctionnement de nos systèmes de transport, nos systèmes aériens, nos hôpitaux ».
Si on ne connaît pas encore les moyens attribués pour ce nouveau centre national de la défense spatiale, on sait déjà que la Loi de programmation militaire pour la période 2019-2025 prévoit d’allouer près de 3,6 milliards d’euros pour ce secteur du spatial de défense. Renouvellement des satellites, cybersécurité, mise en sécurité de certains établissements stratégiques et déploiement de solutions dédiées à l’espionnage et au contre-espionnage… Les missions de ce Centre seront nombreuses. Après les installations de la météorologie nationale, du Cnes, de Thales et d’Airbus, l’arrivée de ce nouveau centre sonne comme une confirmation du savoir-faire aéronautique et spatial déployé à Toulouse.
Martin Venzal, Touléco