Grâce à un algorithme très innovant, la start-up Wezr commercialise un capteur connecté permettant de corriger les prévisions météo. Une rupture technologique qui n’a pas fini de faire parler d’elle.
Les météo-sceptiques et les météo-dépendants peuvent se réjouir. Fini les prévisions érronées, à cause d’une fréquence de réactualisation toutes les six heures. Avec son tout nouveau capteur connecté miniaturisé qui permet d’accéder aux données – température, humidité, pression atmosphérique – en temps réel, le montpelliérain Wezr est la première entreprise au monde à développer le concept de la réactualisation des prévisions météo. L’entreprise, créée en 2012 à Montpellier par deux anciens pilotes de chasse, Stéphane Diner et Vincent Crosnier, a été sélectionnée pour participer au CES de Las Vegas 2017 et bénéficie du soutien du Centre National d’Études Spatiales (Cnes) avec lequel elle a signé un partenariat de co-développement sur un projet encore confidentiel.
« En tant qu’ex-pilote de chasse et passionné de kytesurf, je suis météo-dépendant depuis dix ans. J’ai conçu un produit qui répondait à mes besoins », raconte Stéphane Diner. Développée à l’aide de doctorants en sciences, l’innovation de Wezr consiste à prendre en compte les dernières observations collectées par le capteur pour mettre à jour instantanément et en continu les modèles météo disponibles en open source. « Ceci est rendu possible par l’utilisation d’un algorithme de calcul innovant conçu par nos chercheurs. Ces outils permettent d’obtenir une précision inférieure au kilomètre et une fiabilité accrue ».
Cap sur le marché américain
Si Wezr cible en premier lieu les sportifs météo-dépendants à qui la start-up propose son capteur connecté pour 99 euros, les perspectives de développement visent des secteurs dépendants des conditions météorologiques comme l’agriculture, l’énergie, les transports ou le BTP. « Une entreprise de domotique branchée sur notre API (Interface de programmation) pourrait par exemple gérer de façon optimum la gestion thermique d’un bâtiment », précise Stéphane Diner.
Pour constituer son équipe (une dizaine de collaborateurs) et commercialiser son produit en France, Wezr a levé 700.000 euros en juin dernier via des business angel et la plateforme de crowdfunding Sowefund. Exilés aux Etats-Unis depuis plus d’un mois, les deux co-fondateurs préparent actuellement une levée de fonds de quatre millions d’euros pour déployer leur capteur sur le marché américain. « Nous visons un lancement d’ici six à neuf mois. Notre objectif est de préparer notre discours auprès des clients américains et également de tisser des liens avec les acteurs de la Digital Valley pour des développements futurs », confie Stéphane Diner.
Aurélie de Varax