Pendant le festival de la Mêlée Numérique s’est tenu, le mardi 29 octobre, la conférence de presse de Dominique Pon, responsable ministériel de la Délégation du numérique en santé et directeur de la clinique Pasteur à Toulouse. L’occasion pour lui de présenter la feuille de route adoptée par le gouvernement et les importants investissements qui seront effectués dans les mois et années à venir.
Un espace numérique de santé personnel
« D’ici 2022, chaque citoyen français se verra doté, et ce dès la naissance, d’un espace numérique de santé qui lui est propre, donnant accès à un store d’applications conformes aux règles de sécurité. Cela permettra à ses utilisateurs, non seulement d’avoir un meilleur accès à ses propres données de santé, mais aussi de pouvoir les partager comme ils le souhaitent, et à qui ils le souhaitent », prévenait Dominique Pon. Un véritable « coffre fort » du numérique qui permettra aux médecins et soignants de pouvoir coordonner les soins des patients tout en respectant la confidentialité des données, chose qui se perdrait ces dernières années. « Le Dossier médical Personnel (DMP), qui représentait déjà un dossier patient informatisé regroupant toutes ses données médicales, est devenu le Dossier Médical Partagé depuis 2015. Depuis, les patients n’ont cessé de perdre la main sur la diffusion de leurs données de santé. Nous allons, avec cette nouvelle feuille de route, tenter de rétablir cela », expliquait le directeur de la Clinique Pasteur de Toulouse.
Un budget e-santé multiplié par 5
Alors que l’État proposait déjà une enveloppe de 500 millions d’euros pour le numérique en santé l’an passé, il serait peu dire que les choses ont bien changé en un an. Avec l’arrivée soudaine de la covid-19 et de l’explosion de la téléconsultation, de nouveaux besoins urgents en services numériques se sont manifesté récemment. Le gouvernement a donc décidé d’accélérer sa feuille de route en ajoutant 2 milliards d’euros sur la table.
L’urgence de nouveaux investissements
Cette nouvelle enveloppe dédiée au numérique en santé servira ainsi à apporter un soutien aux industriels de la e-santé afin de pouvoir homogénéiser et rendre conformes leurs applications aux règles de sécurité imposées par l’État. Parmi les investissements à venir, il est annoncé que de nombreux appels à projets nationaux et territoriaux verront le jour dans les prochains mois. Aussi, une aide sera apportée pour renforcer les structures et les équipements dans les établissements de santé. Des investissements dont les premiers effets devraient pouvoir se voir concrétiser début 2022. « Le principal défi aujourd’hui, c’est de faire face à l’urgence dans laquelle nous sommes. Si nous ne répondons pas rapidement aux nouveaux enjeux qu’apporte le numérique en santé, ce seront les GAFAMs qui gagneront la mise », alerte Dominique Pon.