A Toulouse, plusieurs acteurs se disputent le covoiturage courte distance

L’arrivée du mastodonte BlaBlaCar, qui va tester le covoiturage domicile-travail entre Toulouse et Montauban, confirme la bonne santé de ce secteur. Un marché sur lequel s’était déjà focalisé la start-up toulousaine Coovia depuis 2012 et la SNCF depuis 2013 via sa filiale (…)

Blablacar se lance dans le covoiturage domicile-travail. Crédit : Blablacar

La plateforme de covoiturage Blablacar a annoncé le lancement d’une application dédiée aux trajets domicile-travail, disponible dans un premier temps entre Reims et Châlons-en-Champagne et entre Toulouse et Montauban, avant d’être étendue à toute la France en 2018. Baptisé Blablalines, l’offre sera restreinte aux trajets domicile-travail. David Larcher, qui a lancé la société toulousaine Coovia en 2012 axée sur ces trajets du quotidien en covoiturage, ne voit pas nécessairement cette arrivée de BlaBlaCar d’un mauvais œil. La start-up compte aujourd’hui neuf salariés et enregistre 3500 lignes de covoiturage pour environ 8000 utilisateurs, dont plusieurs grandes entreprises comme Airbus.
« Ce n’est jamais une bonne nouvelle de voir débarquer un poids lourds du covoiturage dans notre secteur mais on reste pragmatique et optimiste car cela prouve que la mobilité partagée est quelque chose qui intéresse et aboutit », assure le fondateur de Coovia. « Nous ne sommes pas inquiets car nous ne sommes pas sur le même usage du covoiturage que BlaBlaLines. Nous travaillons essentiellement avec des entreprises, en particulier sur l’élaboration pour elles d’un plan de mobilité, obligatoire à partir du 1er janvier 2018. Nous mettons en lien les salariés d’une même activité qui vont partir d’une zone d’habitation voisine vers leur lieu de travail voisin. L’expérience nous a montré que le co-voiturage réussi implique une simplicité pour les usagers. Le projet BlaBlaLines paraît compliqué de ce point de vue ».

250.000 utilisateurs pour Idvroom

Flairant le potentiel de croissance de la mobilité partagée, la SNCF a racheté en 2013 la société angevine Ecolutis qui travaillait déjà sur le covoiturage du quotidien, en lien avec les collectivités locales. Depuis le lancement de l’application iDVroom en 2014, le nombre d’utilisateurs de la plateforme a été multiplié par deux chaque année. Aujourd’hui, il atteint les 250.000 utilisateurs dans toute la France.
« C’est une activité mature donc l’arrivée de BlaBlaLines n’a rien de novateur », analyse Eric Lelong, responsable de la mobilité partagée en Midi-Pyrénées chez la SNCF. « Pour que cela prenne, il faut travailler avec tout le monde : les entreprises, les collectivités locales, le grand public et les transports en commun. Toulouse est une ville qui a une appétence pour ce covoiturage du quotidien ».
iDVroom, solution développée par la SNCF, vise les trajets domicile-travail, l’accès aux gares ou encore aux zones d’emploi et centres commerciaux mal desservis par les transports publics. Elle entre directement en concurrence avec BlaBlaLines sur le segment du co-voiturage courte distance. A noter que le trajet moyen pour un covoiturage du quotidien est de 35 kilomètres.

Julie Rimbert