Alexandra Pascual, Leoka : « La risographie, un procédé numérique et artisanal, bon pour l’environnement »

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ToulÉco

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Alexandra Pascual s’est installée il y a trois mois dans son propre atelier de risographie à Toulouse. Aidée par l’Adie pour monter son entreprise, elle nous dévoile son parcours et ses ambitions.

Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est la risographie ?
Il s’agit d’imprimer en quantité de manière écologique et économique. Ce procédé n’est pas récent, il a été inventé dans les années 1940 pour des tracts et fonctionne par couches de couleur. Depuis une quinzaine d’années, il revient au goût du jour parce que le rendu est unique. La machine ressemble à une photocopieuse. À l’intérieur, un film enroulé autour du cylindre par l’imprimante. Elle va recevoir des micro-perforations pour laisser passer l’encre plus ou moins intensément.
Ce procédé de reproduction, à la fois numérique et artisanal, est bon pour l’environnement. Il consomme très peu d’énergie. Les encres sont fabriquées sans solvants et le papier n’est pas couché, c’est-à-dire qu’il est moins traité, et il est poreux, pour recevoir cette encre à base d’huile de riz et de soja.

Comment avez-vous créé votre atelier à Toulouse ?

J’ai fait des études d’art appliqué spécialisé dans le design textile et ensuite dans l’édition à Paris. Dans le cadre de mon master de recherche en design, j’ai réalisé un stage de fin d’études dans un atelier d’impression en risographie chez Quintal Atelier, en région parisienne. J’ai découvert la technique de risographie et je m’en suis prise de passion.
Mais, j’avais envie de m’installer dans une ville un peu plus petite pour faire mon trou, car à Paris c’est très compliqué financièrement et il y a beaucoup de concurrence. Alors, à mon arrivée à Toulouse, j’ai fait un service civique de six mois dans une association de médiation culturelle et scientifique. Pendant ce service, je travaillais en parallèle sur mon projet.
J’ai participé à la création du tiers-lieu Les Imbriqués, que j’ai rejoint en octobre 2021. Cet espace regroupe une dizaine d’artisans résidents, qui exercent leur activitée professionnelle ainsi que des espaces partagés en libre service pour découvrir des activités manuelles. La dynamique du tiers-lieu était enrichissante mais je commençais à manquer d’espace et je suis plus efficace lorsque je travaille seule. Et me voici depuis trois mois dans mon atelier.

Comment l’Adie est-elle intervenue pour vous aider ?
À partir de mai 2021, j’ai travaillé avec l’Adie. Elle m’accompagne pour mieux comprendre mon offre, la gestion, le budget prévisionnel, etc. Ça m’a aussi permis d’avoir des mises en relation avec des professionnels.
C’est une amie qui m’en a parlé. C’était facile d’accès, car l’accompagnement est gratuit et j’étais éligible à un micro-crédit qui nécessitait un seul garant. Alors, j’ai fait un micro-crédit de 2000 euros pour pouvoir me lancer. Six mois après, j’ai eu accès à une prime de 3000 euros mise en place par l’État pour le lancement d’un programme pour l’insertion destinée aux jeunes entrepreneurs.

Comment vous voyez évoluer ?

Aujourd’hui, je vends mes créations personnelles dans mon nouvel atelier qui dispose d’un espace d’exposition ainsi que dans des boutiques. Par exemple, à la librairie Luma à Arles ou alors à la boutique Klin d’œil à Paris. Je mets en valeur les travaux d’autres artistes grâce à la risographie, que j’expose dans mon atelier.
Je souhaite démocratiser la risographie par le biais d’ateliers deux fois par mois minimum pour quatre personnes par session.
Je veux aussi continuer à développer ma pratique artistique, j’aimerais qu’elle prenne de l’ampleur. Je souhaite pour cela réaliser des expositions et collaborer avec différentes marques (décoration, prêt-à-porter…) pour appliquer mes créations à de l’objet. Un jour, j’ouvrirai peut-être un lieu en centre-ville qui sera à la fois une boutique, un espace d’exposition, de rencontres, d’ateliers…
Propos recueillis par Lucie Ribaut

Sur les photos : Alexandra Pascual dans l’atelier de son entreprise Leoka. // Alexandra Pascual expliquant le procédé de la risographie avec un cylindre. En arrière plan, la machine. // Christophe Nicaud, directeur de l’aide Occitanie, Marion Dewost, consultante senior chez Cylad Consulting, Alexandra Pascual, Serge Guichandut, conseiller Adie, et Séverine Ragu, directrice territoriale de l’Adie, avecle prix transition écologique inclusive décerné à Alexandra Pascual. Crédits : Lucie Ribaut – ToulÉco.