Selon le baromètre annuel de France Digitale et Ernst&Young sur le capital risque en France, les startups occitanes ont plutôt réalisé une belle performance en 2017.
Quels sont les principaux enseignements de cette analyse ? Le premier est que l’écosystème des startups françaises apparaît plutôt performant, même si les “stars” françaises du numérique sont décriées ces derniers jours (voir ici). Concrètement, le nombre d’opérations a quasiment doublé (il a été de 605 en 2017) et le total des fonds levés a presque triplé, pour pratiquement atteindre 2,7 milliards d’euros.
Dans ce contexte de “surperformance”, la région Occitanie pourrait être considérée en recul. De fait, elle passe de la seconde place en 2016 (33 levées de fonds pour 210 M€) à la quatrième (28 opérations pour 86 M€). Ce serait oublier que 2016 a été une année “hors norme”, marquée par la levée de fonds imposante de Sigfox : 150 M€ à elle seule, sur les 210 M€. En 2017, l’Occitanie se place donc en quatrième position, derrière Auvergne-Rhône-Alpes (53 levées de fonds pour 105 M€) et Provence-Alpes-Côte-d’Azur (29 pour 101 M€).
EasyMile, 1er en 2017
La levée de fonds la plus importante menée en Occitanie en 2017 a été celle d’EasyMile avec 28 M€, suivie par celles d’Advicenne (16 M€) et d’Antabio (7 M€). Voilà pour le podium. On compte par ailleurs une dizaine de levées de fonds comprises entre 1 et 6 M€. C’est une évolution notable pour l’Occitanie, qui voit le ticket moyen (“hors Sigfox”, précise Ernst&Young) progresser de 69% (3 M€ en 2017), alors qu’il ne croît “que” de 11% au niveau national (le ticket moyen en France est tout de même supérieur à 4 M€).
Autre point sur lequel l’Occitanie se distingue : ses “grandes” startups (+ de 5 M€ de chiffre d’affaires) ne prisent pas le Crédit d’Impôt Recherche (CIR). 0% d’entre elles y ont recours, alors que la moyenne nationale est de 68% pour les startups dont le CA est compris entre 5 et 50 M€ et même de 75% pour celles dont le CA est supérieur à 50 M€.
A l’inverse, elles apprécient beaucoup les incubateurs et les accélérateurs. Ernst&Young note que 83% des startups d’Occitanie recourent à ces structures, contre seulement 45% au niveau national.
Dernier grand point de différenciation : les startups occitanes estiment que les profils les plus difficiles à recruter sont les commerciaux, alors qu’à l’échelle nationale, les plus complexes à embaucher sont les développeurs.
Pascal Boiron, MID e-news