Batconnect produira ses batteries électriques dans son usine de Francazal

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Batconnect rapatrie à Toulouse l’assemblage de ses batteries électriques connectées pour véhicules légers. La start-up de Pins-Justaret prévoit un boom de son activité d’ici à cinq ans, grâce à l’export notamment.

Avec le lancement de son unité de fabrication de batteries lithium à Toulouse, Batconnect prend part au mouvement européen de relocalisation de la production de batteries. D’une surface de 600 m2, ce nouvel outil de production, en location à Francazal, sera mis en service au second semestre 2023 avec une première ligne d’assemblage pilote.

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La solution de Batconnect, destinée aux voiturettes de golf, engins de manutention ou aéroportuaires, comprend la batterie, un boîtier de communication intelligent et une plateforme web de suivi des véhicules. « Nos batteries pour véhicules légers, comme la grande majorité des batteries électriques, sont actuellement produites en Chine, quand les éléments de notre boîtier sont fabriqués à Rennes puis assemblés en Esat en région toulousaine. Notre objectif est d’assembler le tout à Francazal en intégrant le boîtier à la batterie. Le défi sera d’être concurrentiel par rapport à une fabrication chinoise », explique Jérémy Dulout, PDG fondateur de Batconnect en 2019 et docteur en génie électrique du Laas CNRS. Les cellules lithium resteront sourcées en Asie.

Une technologie économique et bas-carbone

Protégée par deux brevets en cours d’instruction, l’un sur le logiciel, l’autre sur la partie mécanique de la batterie, la solution de Batconnect revendique une économie de 40 % sur les coûts d’exploitation payés par les gestionnaires de flottes de véhicules, par rapport à l’usage de batteries au plomb. « Trois fois plus légère, moins polluante sur tout son cycle de vie, recyclable à plus de 80 %, deux fois plus rapide à la recharge, d’une durée de vie doublée et économe en consommation électrique… Notre batterie lithium présente de nombreux avantages concurrentiels. En fin de vie, elle peut être réutilisée dans d’autres applications comme le stockage de l’énergie solaire, activité que nous venons de lancer », explique Jérémy Dulout. Le boîtier de communication intelligent associé permet, quant à lui, une maintenance optimisée grâce à un télédiagnostic de l’état de la batterie et du véhicule, et une meilleure gestion du parc par géolocalisation des véhicules.

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L’export au programme

Batconnect, qui emploie dix salariés, a réalisé 300.000 euros de chiffre d’affaires en 2022 auprès de gestionnaires de flottes tels que Subloisirs ou Hopper-golfettes dans les véhicules de golf, et Expo 2B dans les voiturettes événementielles. L’export démarre en Afrique avec Jokosun au Sénégal, à la fois dans le stockage de l’énergie solaire et la transformation d’un parc de pirogues thermiques en pirogues électriques. L’Espagne et l’Italie sont les prochains marchés ciblés. Le plan de développement de Batconnect prévoit une forte croissance à 1,2 million d’euros de chiffre d’affaires en 2023 et 30 millions d’euros d’ici à cinq ans.

Crowdfunding en cours

L’investissement dans la ligne de production toulousaine, associé à la R&D nécessaire au processus d’assemblage, se chiffre à 2,2 millions d’euros. Soutenu par Bpifrance et l’Ademe sous forme de subventions et d’avances remboursables d’un montant total de 700.000 euros, Batconnect profite aussi du programme France Relance 2030. La start-up, lauréate d’Occitanie Invest, avait déjà réalisé une levée en obligations convertibles de 300.000 euros auprès d’Ocseed. « Pour notre projet d’usine, nous venons de lancer une collecte en crowdfunding auprès de Wiseed pour espérer récolter entre 500.000 et 700.000 euros de fonds. Nous compléterons le tour de table auprès de fonds d’investissement déjà intéressés, au niveau régional et national », conclut Jérémy Dulout.
Isabelle Meijers

Sur la photo : Jérémy Dulout, ancien ingénieur et docteur en génie électrique, a fondé Batconnect en 2019 après une première expérience d’entrepreneur dans le conseil en électronique. Crédit : Rémy Gabalda-ToulÉco.